Réunis dans le décor des Chutes Niagara le 14 août dernier, les membres du Conseil de l’Association du Barreau canadien (ABC) se sont prononcés en faveur de la nécessité de la compréhension des deux langues officielles sans l’aide d’un interprète à la condition que cette obligation linguistique soit assumée par la Cour suprême du Canada et non par chacun des neuf juges qui y siègent.
Pour obtenir ce bilinguisme institutionnel, l’ABC exhorte le Parlement à modifier le paragraphe 16 (1) de la Loi sur les langues officielles (LLO) et à laisser tomber le projet de loi C-232. Ce projet de loi vise plutôt à modifier la Loi sur la Cour suprême afin que tout candidat à une nomination à l’un de ses neuf postes de juges soit tenu de comprendre les langues officielles.
L’ABC se voue à la primauté du droit ainsi qu’à l’amélioration du droit et de l’administration de la justice. Elle compte 37 000 juristes, professeurs de droit et étudiants en droit de toutes les régions du Canada. C’est ce débat linguistique qui a retenu le plus l’attention des participants.
Les autres projets de résolution (portant notamment sur la protection des personnes contre la discrimination fondée sur l’expression et l’identité sexuelles, la mise en œuvre de solutions de rechange pour éliminer la criminalisation de personnes souffrant de troubles causés par l’alcoolisation fœtale, le critère des meilleurs intérêts de l’enfant lors des décisions qui portent sur la garde ou sur les droits d’accès) ont tous été rapidement adoptés à l’unanimité.
Une vingtaine d’interventions
Par contre, la question linguistique a fait l’objet de plus d’une vingtaine d’interventions et de deux tentatives de modifications.