Pour assurer aux juristes et aux justiciables le droit d’être entendus en Cour suprême du Canada par des juges qui peuvent comprendre sans l’aide d’interprète la langue officielle de la plaidoirie, les parlementaires doivent-ils modifier la Loi sur la Cour suprême, la Loi sur les langues officielles, ou ces deux lois?
Le 28 avril 2008, la Société Radio-Canada diffuse un reportage faisant état du fait qu’un juge de la Cour suprême serait unilingue anglophone.
Dès le lendemain, le ministre de la Justice du Québec (alors Jacques Dupuis) et le ministre de la Justice du Nouveau-Brunswick (alors Thomas Burke) signent conjointement une lettre au ministre de la Justice du Canada (Robert Nicholson) pour demander qu’à l’occasion des prochaines nominations à la Cour suprême, des candidats bilingues soient choisis et qu’à cet effet, le Comité consultatif de la Chambre des communes chargé d’évaluer ces candidats en fasse une exigence absolue.
Le 15 mai 2008, le député libéral Denis Coderre présente en première lecture le projet de loi C-548 visant à modifier la Loi sur les langues officielles afin d’étendre aux juges de la Cour suprême l’obligation relative à la compréhension des langues officielles.
Le 21 mai 2008, l’Assemblée nationale du Québec adopte à l’unanimité une résolution affirmant que la maîtrise de la langue française est une condition préalable et essentielle à la nomination d’un juge à la Cour suprême. Lors de leur assemblée des 12 et 13 juin 2008, les membres du Conseil général du Barreau du Québec donnent leur appui au principe du projet de loi C-548 et souhaitent son adoption par le Parlement du Canada.