La Statue de la Liberté en 350 morceaux

125e anniversaire

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Publié 15/06/2010 par Paul-François Sylvestre

Il y a 125 ans, la Statue de la Liberté arrivait à New York… en 350 morceaux. C’était le 17 juin 1885. La statue est un cadeau de la France pour souligner l’amitié franco-américaine et pour célébrer le centenaire de l’indépendance des États-Unis (1776).

Le projet est confié en 1871 au sculpteur français Frédéric-Auguste Bartholdi. Il fait appel à l’ingénieur Gustave Eiffel (Tour Eiffel) pour décider de la structure interne de la statue. Ce dernier propose un pylône métallique supportant des plaques de cuivre martelées. Bartholdi sculpte une première ébauche, mais le projet est retardé en raison de la guerre entre la France et la Prusse.

Toujours en 1871, Bartholdi se rend aux États-Unis et repère le site de Bedloe’s Island. Il rencontre le président américain Ulysses Grant et le convainc d’ériger la statue sur cette île, qui deviendra Liberty Island en 1956.

La mère de Bartholdi?

Différents modèles auraient servi à déterminer le visage de la statue. Cependant, les historiens en sont réduits à des hypothèses et aucune proposition n’est véritablement fiable et authentique.

Certains croient cependant que Bartholdi s’est inspiré du visage de sa mère, Charlotte Bartholdi, dont il était très proche, pour donner à la statue son visage sévère. Le magazine National Geographic appuie cette hypothèse, en précisant que Bartholdi n’a jamais démenti cette ressemblance avec sa mère. Sur le plan architectural, la statue rappelle le Colosse de Rhodes (Grèce) qui était l’une des sept merveilles de l’Antiquité. Ce n’est que le 18 février 1879 que Bartholdi obtint un brevet pour sa statue.

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Voici la description fournie dans le brevet: «Une statue représentant la Liberté éclairant le monde, qui consiste en un personnage féminin drapé, avec un bras levé, portant une torche, alors que l’autre tient une tablette gravée. Il y a un diadème sur la tête.»

D’un commun accord, il fut convenu que les États-Unis se chargeraient de la construction de la base de la statue, alors que les Français seraient responsables de la construction de la statue, puis de son assemblage une fois les pièces arrivées sur le sol américain.

Cependant, des problèmes financiers survinrent des deux côtés de l’Atlantique. Bartholdi avait espéré que la statue serait terminée et assemblée pour le 4 juillet 1876, date du centenaire de l’indépendance américaine, mais des problèmes de construction retardèrent les travaux.

De plus, ce n’est qu’en 1877 que le Congrès des États-Unis donna son accord pour la construction de la statue sur l’île Bedloe. Elle sera tournée vers son continent d’origine, l’Europe, dont elle accueillait et allait continuer d’accueillir les immigrants.

Par train et par bateau

Les différentes pièces de la statue furent terminées en France dès 1884. Elles furent envoyées à Rouen par le train, puis elles descendirent la Seine en bateau avant d’arriver au port du Havre. Les 350 pièces, réparties dans 214 caisses, dont 36 réservées aux rivets et boulons nécessaires à l’assemblage, entrèrent dans le port de New York le 17 juin 1885 et reçurent un accueil triomphal de la part des New Yorkais.

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Une fois arrivée à destination, la statue fut assemblée en quatre mois sur son piédestal. L’inauguration eut lieu le 28 octobre 1886 par le président Grover Cleveland. On estime à plus de 4 millions le nombre de visiteurs annuels.


La statue représente une femme en station verticale, vêtue d’une robe ample et coiffée d’une couronne comportant sept pointes, symbolisant les sept continents (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et Antarctique). Cependant, les sept pointes pourraient également évoquer les sept océans (Arctique, Antarctique, Atlantique nord, Atlantique sud, Pacifique nord, Pacifique sud, Indien). 


La statue en chiffres

Le socle de la stature mesure 46 m de haut. La statue elle-même a 93 m de haut. La tête mesure 4,4 m de haut et 3 m de large. L’œil a 76 cm de large, le nez a 1,37 m de long, le bras droit a 12,8 m de long.

Les premières miniatures de la statue ont été réalisées par l’entreprise Gaget Gautier (dont le nom pourrait avoir donné le mot «gadget» en anglais). Ces miniatures furent commercialisées et distribuées aux nombreuses personnalités présentes lors de la cérémonie d’inauguration du 28 octobre 1886.

Ces premières reproductions ont servi de modèles aux diverses répliques construites par la suite. La majorité d’entre elles se trouvent aujourd’hui en France et aux États-Unis, mais on en trouve aussi en Autriche, en Allemagne, au Brésil, en Chine, en Italie, au Japon et au Vietnam, ancienne colonie française. La Statue de la Liberté est devenue un site historique national en 1924. Elle a été inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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