Pour sa 39e saison, le Théâtre français de Toronto (TfT) poursuit son ambition de transformer l’espace de la scène en microcosme de La Comédie humaine. Cette référence, sous forme de clin d’œil implicite, renvoie à l’oeuvre grandiose, projet d’une vie, entreprise par l’écrivain que fut Balzac. Analyste et historien des mœurs, il avait pour dessein de représenter la société de son temps au travers d’une fresque étalée sur quelque 90 romans.
Au TfT, le directeur artistique Guy Mignault promet lui aussi des intrigues, des quiproquos, des vaudevilles et des mélos dignes d’une comédie humaine balzacienne – à la différence près que celle-ci devrait prendre vie le temps d’une saison, sur les planches du TfT.
«Des histoires riches, des personnages attachants, des conflits entre protagonistes qui se terminent en leçon de vie…» Une fois lancé sur le sujet, Guy Mignault ne tarit pas. Il pourrait parler en détail de chaque pièce, de chaque personnage, sans jamais perdre le fil de l’intrigue. Mais à la place, il préfère laisser aux spectateurs le soin de découvrir toutes ces nouvelles histoires, placées comme de rigueur cette année sous le signe de la complicité.
Après tout, les humains se ressemblent. Ils sont mus par les mêmes instincts, les mêmes sentiments, et c’est ce condensé d’émotions, écho de la couleur de nos vies, qui vient fournir la matière du spectacle prenant place sous les yeux du public.
Au TfT, les héros de la comédie humaine ont pour nom Nana, Albertine, Josephat-le-violon, Jocelyn ou encore, Teja, Luka, Gloria et Grace ainsi qu’une grand-mère opiniâtre prénommée Victoire. Selon les pièces, ils vont se retrouver plongés dans leur passé, confrontés à la fin du régime communiste, et parfois, devront même composer avec une fin du monde imminente. Autant d’univers différents que Guy Mignault est allé chercher au gré de ses ballades dans les théâtres du pays.