Des signes ostentatoires

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Publié 11/04/2006 par Pierre Léon

Il y a des signes ostentatoires pour jouer, comme le nez écarlate et la tignasse jaune safran du clown. Il en est de mode, comme la capeline trop large de la dame dont il faut s’écarter pour passer à côté. D’autres d’apparat, comme la mitre du pape. Au quotidien, on trouve de nombreux signes religieux plus communs: soutanes, cornettes, burqua, voiles, kippas, turbans, etc.

Les membres d’une religion qui affichent publiquement les marques de leur appartenance à une foi quelconque s’exposent à ce que les laïcs s’en moquent ou, pour peu qu’ils soient intolérants, viennent à les détester. Ainsi, souvent hélas, naît le racisme.

Le commun des mortels a du mal à tolérer la différence. Le Canada est sûrement l’un des pays ou le multiculturalisme est le mieux accepté. La Cour Suprême a renversé la loi québécoise interdisant à un jeune Sikh son turban à poignard à l’école. Mais cela ne veut pas dire que cet étudiant ne soit pas montré du doigt. Il en tire peut-être une certaine vanité. D’autres trouveront que ce refus de se conformer à la culture du pays d’accueil est un manque de reconnaissance et de respect. Les anciens colonisateurs agissaient ainsi avec les peuples qu’ils prétendaient «civiliser».

Les jeunes tatoués, aux oreilles et nombrils percés, cheveux verts, jeans troués, hyper minijupes, les prostituées super maquillées, ont aussi un comportement ostentatoire. Mais n’en avons-nous pas tous à des degrés divers? Cependant, ces dignes-là, nous les acceptons plus allègrement parce qu’ils sont des variantes à l’intérieur d’une même communauté de valeurs et non des symboles d’une dominance quelconque: homme/femme ou religieux/non religieux.

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