Tout commence par une innocente mélodie entendue le matin à la radio entre la toast et le café. Distraitement, on fredonne le même air sous la douche. Trop tard: le piège s’est refermé. Que s’est-il passé dans notre cerveau pour qu’il s’accroche les neurones dans cette ritournelle incessante?
Andréane McNally-Gagnon, est doctorante en neuropsychologie au BRAMS, le laboratoire de recherche sur le cerveau, la musique et le son, affilié à l’Université de Montréal et à l’Université McGill. Elle s’intéresse depuis deux ans à la question de la musique obsédante.
Le phénomène touche 98% des Occidentaux à des degrés très divers selon le chercheur finlandais Lassi A. Liikkanen. Autant dire tout le monde occidental. Pourtant, très peu de chercheurs travaillent sur le sujet.
Une terre idéale à défricher pour cette musicienne et diplômée en psychologie qui définit la musique obsédante comme une «imagerie musicale involontaire». C’est-à-dire une mélodie ou une chanson qui apparaît spontanément dans notre tête.
Les limites de l’obsession
Mais le caractère «obsédant» semble plus difficile à définir. Pour la chercheuse, la notion est floue: «Comme on en est aux premiers balbutiements dans les recherches, on n’a pas encore développé de critères précis. Est-ce que ça devient obsédant à trois fois par semaine ou à dix fois par jour? La limite n’est pas tracée.»