Dans de nombreuses villes où l’eau courante n’est encore accessible qu’à une minorité, le touriste se plaindra souvent d’être victime de nuées d’enfants entraînés à devenir autant de piranhas humains en perpétuel état de fringale délirante.
Dans notre municipalité aseptisée, le système répond aux mendiants trop insistants par l’attention prompte de fonctionnaires en uniforme. À Toronto, si on est humain, harceler le passant pour lui taxer son bien n’est pas permis.
Cependant, si on est une compagnie qui a acheté une publicité extérieure, on peut sans problème importuner tous les badauds et leur livrer une guerre psychologique de tous les instants pour les dépouiller de leur maigre avoir. Avons-nous un droit à la quiétude dans le quotidien? Oserions-nous demander une protection contre les sollicitations commerciales importunes et les pétitions permanentes pour nous piquer notre pognon?
Chaos publicitaire
Toronto est une ville maculée, voire bariolée de sollicitations criardes et de réclames d’un goût douteux. Le piètre état de la Ville-Reine est bien résumé par son Square Dundas, véritable carrefour du Canada, devant lequel passent 17 millions de personnes chaque année.
La place est essentiellement un amoncellement chaotique de publicités déversant leurs messages confondus dans d’innombrables paires de rétines insatiables. Comme signature municipale, on est loin de la piazza San Marco de Venise où même de la place Jean-Paul Riopelle à Montréal.