L’Ontario français perd une artiste visuelle pionnière

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Publié 30/03/2010 par Paul-François Sylvestre

Après René Dionne, Rémy Beauregard et Françoise Lepage, voici que l’Ontario français encaisse un autre départ en moins de trois mois. L’artiste visuelle Claire Guillemette Lamirande, née à Timmins le 29 novembre 1938, est décédée d’un cancer du sein le 22 mars 2010. Sa carrière avait pris son envol en 1979 avec «Contes et couleurs de l’Ontario français», une série d’aquarelles inspirées des contes Les Vieux m’ont conté, du père Germain Lemieux.

On peut dire que Claire Guillemette Lamirande a fait œuvre de pionnière à au moins deux reprises. Elle a été la première à concevoir un diaporama sur la vie culturelle en Ontario français, pour le compte du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (1982). Elle a aussi été la première artiste à enseigner les arts visuels à la Concentration Arts de l’École secondaire De-La-Salle d’Ottawa (1983). Elle était professeure de photographie, de dessin et d’histoire de l’art.

À sa retraite, Claire s’était établie à Rock Forest, près de Sherbrooke, avec son mari, l’historien Émilien Lamirande, ses chattes, ses tableaux et ses livres. Pendant une vingtaine d’années, elle a photographié les fleurs sauvages de son pays, de Terre-Neuve jusqu’à l’île de Vancouver. Sa collection renfermait plus de 8000 diapos.

Claire Guillemette Lamirande aimait voyager pour découvrir de nouvelles traditions culturelles. Elle s’est rendue en Europe, au Proche-Orient, en Afrique du Nord et aux États-Unis. Partout, sa caméra numérique l’accompagnait, lui permettant de jouer avec la lumière et la couleur, toujours avec des résultats spectaculaires. Ses créations ont illustré plusieurs couvertures de livres, dont Les Mémoires de Ti-Jean d’Évelyne Voldeng.

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L’écrivaine Lysette Brochu, de Gatineau, dit avoir été «impressionnée par cette artiste fougueuse et originale. Le monde a bien besoin de personnes «debout dans la vie» comme elle, des femmes au cœur et aux mains de couleurs.» La romancière Nancy Vickers, d’Ottawa, aimait «la folie, l’originalité et l’audace de Claire. Elle était ma première lectrice, je lui confiais tout, elle m’a toujours encouragée. Elle m’a inspirée le personnage de la fée de l’Arc-en-ciel dans mon conte Le Rocher de l’Ange.»

En 1993 la revue Femmes d’action avait interviewé des artistes franco-ontariennes et avait décrit Claire Guillemette Lamirande en ces termes: «La plus volubile de toutes, celle dont la curiosité part en tous sens, dont l’énergie est comme un feu qui brûle sans jamais s’éteindre, c’est Claire Guillemette Lamirande. Son côté débridé est pondéré par un très grand amour et respect de la nature, qu’elle a manifesté à travers de nombreuses photos de fleurs sauvages.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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