«La prière la plus puissante est celle du cœur»

Auteur d’une douzaine de romans, dont Le Millionnaire qui s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires, Marc Fisher n’avait jusqu’à tout récemment jamais publié un roman d’amour. Il vient de franchir ce cap avec Parce que c’était toi. Et son exploit demeure on ne peut mieux réussi.

Le roman met en scène un couple en crise. Lydia et Albert se disputent au sujet de tout et de rien: les enfants, les ex, les amis, l’argent… Ils ne font presque plus jamais l’amour. Et pourtant, ils s’aiment encore! Mais la rupture semble inévitable à moins d’un miracle.

Ce miracle survient sous la forme d’une proposition d’amis: une croisière «thérapeutique» pour couples en difficulté!

Mais sur le luxueux paquebot qui les emporte vers les eaux bleues des Bermudes, un mystérieux phénomène les plonge dans la plus terrible épreuve de leur mariage de huit ans. Y survivront-ils? Je n’en dévoile pas plus.

En page couverture on peut lire un commentaire de Christine Michaud, de l’émission Salut Bonjour. En parlant de ce premier roman d’amour de Marc Fisher, elle écrit qu’«on en tourne les pages à toute vitesse.» Elle a bien raison.

La dernière phrase de plusieurs chapitres pique notre curiosité et nous pousse justement à tourner la page à toute vitesse.

En voici trois exemples: «Un visiteur inattendu est alors arrivé. Le lendemain midi, j’ai craqué. Mais la scène à laquelle j’ai alors assisté m’a complètement sidéré!» Technique finement ciselée qui porte fruit.

Célibataire endurci, je ne m’y connais pas en mariage, union libre, concubinage, etc. Mais cela ne m’a pas empêché de plonger tête première dans ce premier roman d’amour de Marc Fisher. Et j’avouerai que des larmes ont coulé à la page 260.

J’ai vu comment un homme de tête est devenu un homme de cœur. J’ai compris que «les hommes à succès sont trop occupés à réussir»; ils s’intéressent à leurs «affaires» et non aux affaires du mariage, de l’amour, de l’amitié.

Le narrateur de Parce que c’était toi est Albert, époux de Lydia et père de Jacquot. C’est un avocat et l’auteur se permet de glisser quelques commentaires au sujet de cette classe de professionnels.

Après le décès de son père, Albert note qu’il est soudain devenu beaucoup plus sensible. Et il ajoute: «Le chagrin fait ça à tout le monde, je crois, même à un avocat.»

Les avocats ont leur manie et l’une d’elles est accentuée dans le roman.

Albert dit qu’il a «fait comme tout avocat doit faire quand on lui pose une question indésirable: il répond par une autre question!»

Ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans ce roman, ce sont les remarques du narrateur/auteur au sujet de l’amour, du mariage, de la femme, du bonheur, de la vie. Voici trois exemples de ce genre de commentaires:

1. «Après huit ans de mariage, on ne s’attend pas du désir de l’autre qu’il soit fulgurant, du moins en général.»
2. «Les femmes ont un sixième, et peut-être un septième sens qui leur fait voir les choses, surtout les choses de l’amour, comme elles sont vraiment, et non pas comme leur amant ou leur mari souhaite qu’elles soient!»
3. «On cherche juste désespérément des petits morceaux de bonheur, et comme on ne sait trop comment, puisque personne ne nous l’a appris, on écorche forcément des êtres au passage.»

Parce que c’était toi est un roman qui nous fait comprendre à quel point nous réécrivons chaque jour notre avenir par nos actions, nos pensées, nos décisions.

Et l’auteur d’ajouter: «Vous réécrivez aussi sans le savoir l’avenir de vos proches: vos enfants, vos parents, vos amis, vos collègues.»

Avec son premier roman d’amour, Marc Fisher parle admirablement bien du voyage de l’âme et explore avec brio les lois spirituelles qui président aux destinées amoureuses.

Marc Fisher, Parce que c’était toi, roman, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2010, 288 pages, 22,95 $.