Devant près de 300 élèves de secondaire, le réalisateur québécois Roger Cantin est venu présenter son dernier opus, Un cargo pour l’Afrique, sorti en salle en 2009, dans le cadre du programme jeunesse du festival Cinéfranco. Très avenant envers les jeunes au moment des questions réponses clôturant la projection, Roger Cantin raconte à L’Express la genèse du film, confortablement assis dans un café proche du Cinéma Bloor.
Un homme revient d’Afrique après s’être fait évacué suite aux massacres perpétrés dans la région où il travaillait depuis 20 ans. Il est de nationalité canadienne mais n’a plus ses papiers. Il ne veut qu’une chose, retourner en Afrique, chez lui.
«J’ai rencontré des gens et en discutant avec eux, j’ai compris qu’ils se sentaient exilés au Canada, ils ne se sentaient plus utiles et voulaient à tout prix repartir sur le continent africain. Ce ne sont pas des héros, ils font ça par conviction. Je suis plein d’admiration pour ces gens là», explique le réalisateur.
«De l’autre côté, j’ai entendu à la radio un jeune garçon qui racontait son drame familial. Je suis parti sur ces deux personnages en imaginant un roadmovie», poursuit le co-scénariste de La Guerre des tuques. Le réalisateur voulait mettre en lumière le fait que certaines rencontres peuvent changer notre existence et nous faire poser des questions sur nos vies.
Des rencontres
Le jeune Christophe, incarné par Julien Adam, est un petit délinquant qui cherche à attirer l’attention vers lui sans pour autant être méchant. Il joue au dur. Il tombe sur Norbert Da Costa, Pierre Lebeau, un bougon au grand coeur et voit en lui le père qu’il aimerait avoir plutôt que le sien, avec qui il ne s’entend pas.