J’ai souvenir d’avoir traité, dans une lointaine chronique, de l’écriture des nombres en lettres. Cela tenait vraisemblablement du fait que j’étais souvent témoin de montants mal écrits, notamment sur des chèques. L’écriture des nombres est un art en soi. Mais la connaissance des nombres en est aussi un. Qu’il devient parfois difficile de maîtriser lorsqu’on tombe dans des nombres très, très grands…
Savoir où mettre des traits d’union et des «s», c’est une chose. On parvient à peu près tous à se débrouiller avec les «trois cent quatre-vingts» ou les «deux mille quatre cent quatre-vingt-dix-neuf», parfois avec un peu d’aide.
Les rectifications orthographiques proposent de simplifier la chose et cette démarche n’est pas dépourvue d’intérêt.
Mais quand on tombe dans les milliards, les billions ou les quatrillons, c’est une autre paire de manches.
Le billion français
D’abord, il y a ce piège de traduction dans lequel tombent des milliers, voire des millions de personnes. Le mot «billion» existe aussi bien en français et en anglais. Mais il est loin de désigner la même chose.
En français, un billion représente mille milliards ou un million de millions. On pourrait dire, par exemple, qu’une année-lumière représente une distance d’environ dix billions de kilomètres.