En Haïti, après avoir pansé les plaies et enterré les morts, commencera le gigantesque travail de reconstruction. Mais celui-ci pourrait bien ne pas suffire, parce que derrière ce travail, pointe la menace des glissements de terrain. Et derrière cette menace, sommeille une écologie qui défavorise Haïti.
La radio américaine NPR a trouvé celui qui, à sa connaissance, est le seul ingénieur en tremblement de terre de tout le pays. Pierre Fouche était bien placé pour savoir que les édifices étaient affreusement vulnérables à un séisme.
Des gens plus aisés, explique-t-il, peuvent certes construire des murs et des planchers renforcés avec des tiges d’acier; mais même ceux-là n’atteignent pas les normes permettant de résister à la force latérale d’un séisme. «Le séisme, c’est beaucoup plus un type de perturbation latérale [et pour ça] vous avez besoin d’une construction spéciale.»
Tremblement et glissement
La grande majorité des bâtiments haïtiens n’atteignent pas ce niveau de résistance. Même ceux de brique ou de béton: lors d’un séisme, explique NPR, le mur qui est perpendiculaire à la direction du séisme «explose». C’est ce qui s’est passé à Port-au-Prince maison après maison.
Pourra-t-on reconstruire plus solide? C’est ce que recommande dans Le Monde le représentant d’un organisme appelé Architectes de l’urgence: «reconstruire vite, mais pas précaire».