Historien-raconteur, Jean-Claude Germain vient de publier Nous étions le Nouveau Monde: le feuilleton des origines. Cet ouvrage nous convie à revisiter une galerie de personnages essentiels, depuis balbutiements de la Nouvelle-France jusqu’après la bataille des Plaines d’Abraham. En dépit d’une recherche sérieuse, le ton demeure léger, pour ne pas dire coquin.
Les titres de certains chapitres donnent, à eux seuls, le ton de cet ouvrage. En voici quelques exemples: Pas de bébé au berceau, pas de castor au canot, Cachez cet évêque que je ne saurais voir, À chacun ses suicides et ses tortures, Le blanc-bec et le petit marquis, La grande couillonnade.
Un des premiers chapitres porte sur la femme de 1640. Germain va droit au but en précisant tout de go que nombre de femmes souhaitent se libérer d’une triple servitude: mariage, grossesses, devoirs conjugaux.
Elles entendent contester «la prédominance politique, économique, culturelle et sexuelle du mâle». Les moyens de contestation sont limités dans les circonstances du temps. L’unique alternative demeure le célibat religieux.
Entrer en religion est un choix radical mais éprouvé. «Consacrer sa vie au service de Dieu s’avère alors le meilleur des investissements pour se garantir une certaine dose d’autonomie personnelle», écrit Germain. Il affirme même sans hésitation que Catherine de Saint-Augustin figure ni plus ni moins comme «la Madonna de la Nouvelle-France»!