Ça pourrait être l’année où la physique concurrencera la biologie: qui, de la matière sombre ou de la vie synthétique, arrivera la première au fil d’arrivée?
Toutefois, il y a des prévisions moins risquées que d’autres. Ainsi, à moins d’une décision politique allant en sens contraire, 2010 sera l’année où s’achèveront pour de bon les vols des trois dernières navettes spatiales. Fermant ainsi la porte à ce rêve d’un véhicule spatial qui aurait dû être aussi réutilisable qu’un avion.
2010 sera peut-être l’année où le décodage d’un génome deviendra (presque) à la portée de tous. Le premier décodage, amorcé en 1990 et terminé en 2003, avait nécessité un consortium de dizaines de laboratoires dans plusieurs pays et coûté au moins un milliard $.
En 2007, la facture du décodage du génome de James Watson, co-découvreur de la double hélice de l’ADN, n’avait été que de 1 million $. En 2008, deux compagnies affirmaient être capables de le faire pour moins de 100 000 $, et sur la table, il y a le prix Archon X, destiné à la première compagnie qui réussira à séquencer 100 génomes en 10 jours… pour moins de 10 000 $!
Vie artificielle
Mais l’événement le plus attendu en sciences de la vie pourrait être la création de cette première «vie artificielle», cette «Synthia» qu’annonce à grand renfort de publicité, depuis deux ans, le scientifique-entrepreneur Craig Venter.
Il ne s’agirait pas à proprement parler d’une vie créée à partir de rien, mais d’une bactérie composée d’un génome «copié collé» — c’est-à-dire des gènes pris ailleurs et assemblés de manière à constituer le «strict minimum» dont un être vivant a besoin pour vivre.