Les Zurbains 2009 : quand la jeunesse écrit le théâtre

Depuis près de cinq ans, le Théâtre français de Toronto participe activement à la création annuelle les Zurbains, un compilation de petites histoires jouées par des comédiens professionnels mais écrites par des adolescents. Après plusieurs niveaux de sélections, les contes vainqueurs se partagent l’affiche lors d’une tournée qui traverse les villes de Montréal, Québec, Ottawa et Toronto.

Avant d’être un spectacle, Les Zurbains est avant tout un concours et un stage avec des professionnels. En effet, le projet démarre à chaque année par un concours d’écriture de contes urbains lancé à travers les écoles secondaires de Montréal,

Québec, Toronto, Ottawa et leurs environs. À l’issu du processus d’écriture en classe, les jeunes choisissent eux-mêmes les 10 meilleurs contes qui seront ensuite soumis au comité de sélection.

C’est là que le conte de Felipe Richards, ancien élève de l’école secondaire Étienne-Brûlé , a commencé à marquer des points. «Ma pièce a fait rire tout le monde», s’amuse le désormais étudiant en génie de l’Université de Toronto.

Avec la centaine d’autres pièces sélectionnées par les écoles de la région, Bah! Vivre un peu, le nom de son conte, s’est ensuite retrouvée dans les mains d’un jury de professionnels du Théâtre français de Toronto, qui ont dû choisir une dizaine de textes dont les auteurs pourront bénéficier d’une fin de semaine intensive d’écriture.

Le premier travail avec l’appui d’auteurs professionnels consiste à, peaufiner le conte. «On travaille plutôt la grammaire, le vocabulaire. C’est bien», indique Felipe. Pour Guy Mignault, qui a travaillé sur certains de ces textes de jeunes auteurs, la réflexion va plus loin. «Souvent, les textes sont en superficie.

On le lit à voix haute et on lui demande si c’est bien ça qu’il veut faire comprendre. On les fait travailler l’écriture, on peut toujours aller plus loin.»

Les contes Les Zurbains permettent aux professionnels de théâtre de rencontrer des jeunes qui aiment écrire en français.

«C’est un de nos gros projets [les Zurbains], si je n’avais apporté que ça je serai déjà content», assure Guy Mignault. Il poursuit: «C’est extrêmement intéressant, à travers leurs contes, les jeunes nous donnent leurs préoccupations, leurs rêves, c’est comme pour les adultes, c’est un exutoire.»

Après cette sélection, passée avec brio par la pièce de Felipe, les jeunes bénéficient d’une fin de semaine à Montréal pour travailler avec la metteure en scène Monique Gosselin et avec des comédiens, ce qui permet de confronter les textes à l’oralité.

À la fin du stage, les comédiens, sous la direction de metteurs en scène, présentent une lecture les contes retravaillés devant parents et amis.

À la fin de ce stage, quatre contes sont sélectionnés pour faire partie de la nouvelle édition des Zurbains,aux côtés d’un texte écrit par un auteur de métier.

Pour les finalistes, un travail individuel est ensuite entrepris avec les jeunes auteurs pour arriver à une version finale du conte. Cette année, les auteurs Geneviève Billette, Michel Ouellet et Fabien Cloutier ont parrainé les adolescents dans cette dernière étape cruciale. Felipe a quant à lui travaillé avec Geneviève Billette.

Sans vous dévoiler le conte de Felipe, sachez juste que la police n’est pas toujours où on s’y attends le plus!
Les Zurbains, au Théâtre français de Toronto le 18 novembre à 19h .