Si le Rwanda est tristement connu en raison du génocide de 1994 contre les Tutsis, le Burundi, son voisin du Sud l’est beaucoup moins, alors que les deux pays ont de nombreux points communs. Ce pays, où vivent les mêmes peuples, qui a subit la colonisation de l’Allemagne et de la Belgique, tout comme le pays des milles collines, a également vécu des actes de génocides. Le début de celui de 1993 contre les Tutsis a été commémoré par certains à Toronto le 24 octobre dernier.
En 1993 ont lieu les premières élections présidentielles au suffrage universel direct du Burundi.
Melchior Ndadaye, membre du Front pour la démocratie du Burundi (FRODEBU), est élu au premier tour. Le nouveau président est un Hutu comme la majorité des membres du FRODEBU.
Il nomme comme Premier ministre une femme Tutsi, Sylvie Kinigi, du parti de l’Union pour le progrès National (UPRONA), parti à majorité Tutsi. Jusque là, malgré de lourds antécédents dans les relations entre les deux peuples, tout semble bien se passer.
Mais Melchior Ndadaye est assassiné un peu plus de trois mois après son investiture, ce qui va déclencher une guerre civile, lors de laquelle des milliers de Tutsis seront massacrés par des Hutus, ethnie largement majoritaire. L’armée réagira violemment et mènera une répression très dure contre les Hutus.
Antenne à Toronto
«Après les massacres, l’ONU a envoyé une commission d’enquête qui a confirmé les actes de génocide envers les Tutsis, incriminant le FRODEBU», indique Emmanuel Nkurunziza, secrétaire de l’Antenne régionale de Toronto pour l’Association de lutte contre le génocide.