J’étais à Matane la semaine dernière. Oui, Matane en Gaspésie, à 600 km au nord-est de Montréal. J’y étais en quelque sorte par affaires, pour prononcer une conférence sur le journalisme touristique. Et j’y suis tombé sous le charme. Sous le charme de la neige qui y répandait déjà un tapis blanc, sous le charme des vagues du golfe du Saint-Laurent naissant, sous le charme des gens.
Alors je suis resté un peu. J’ai pris le temps d’aller voir le cœur de la ville, et son historique promenade des Capitaines. J’ai senti les transformations du lieu… au fil des ans, des décennies et des siècles.
Matane mythique et touristique
Matane est un peu, beaucoup, un mythe touristique au Canada. C’est une communauté de moins de 12 000 habitants, au tout début du trajet circulaire de la Gaspésie, le Grand tour.
De riches anglophones s’y échangent des propriétés en bord de mer de générations en générations. Matane est aussi associée à la délicieuse crevette qui y est transformée; vous pourriez manger une tonne de crevettes nordiques préalablement congelées, mais vous ne connaîtriez toujours pas la texture joufflue, le subtil goût de mer et la teinte lustrée de la crevette nordique fraîchement retirée des eaux glacées du golfe.
Le mythe matanais se vit habituellement l’été, en vitesse, en escale, en étape. D’autant que Matane est le point d’arrivée en Gaspésie des grands traversiers en provenance de Baie Comeau et Godbout, sur la Côte-Nord, au bout d’un regard posé au travers du golfe lors d’une journée sans brume.