Le vent souffle en rafale, les mains crispées sur les rambardes de la passerelle nous écoutons le responsable nous donner les instructions et les différentes possibilités de sauts qui s’offrent à nous, nous sommes à 60 m au-dessus du vide. Mes jambes tremblent, on va dire que c’est la faute du vent! Dans quelques minutes nous allons nous élancer dans le vide, les pieds accrochés par un élastique. Récit d’une de ces journées où l’homme est pris du besoin quasi-primaire de se faire peur pour se sentir en vie.
Après quelques recherches sur Internet, notre choix se dirige vers le site de Wakefield, à 20 min. d’Ottawa du côté Québec, qui est le plus haut endroit possible pour effectuer un saut au Canada. Il semblerait même que le rebond du premier saut, soit plus haut que tous les autres sites de «Bungee Jump». Youpi! «Je cherchais un endroit pour affronter ses peurs, pour avoir de nouvelles sensations, je n’ai trouvé que ça dans la région de Toronto», explique Stéphane, qui a lancé l’idée du bungee.
Les réservations sont faites, le rendez-vous avec l’adrénaline est pris. Certains trouveront que faire tout ce trajet pour sentir son sang se glacer est stupide, soit, nous n’abordons pas cette expérience ainsi. Pour plusieurs d’entre nous, le saut à l’élastique représentait un rêve d’enfant, comme en témoigne Nawal: «C’était un truc que je voulais faire quand j’étais gamine».
Le site, surnommé «The Rock» est une carrière en forme de fer à cheval, traversée en son milieu par une passerelle en acier d’où les sauteurs s’élancent. Depuis l’inauguration en 1992, des «dizaines de milliers de personnes», selon le site Internet de la structure, ont déjà tenté le grand saut. La passerelle surplombe une sorte de lac artificiel. À notre arrivée, plusieurs personnes sont déjà en place à l’entrée du bras métallique et attendent sagement leur tour.
Nous assistons à quelques sauts. L’élastique résiste, nous sommes rassurés. Alors voilà, on a beau savoir que tout est fait exprès, que des milliers de sauts ont été effectués avant nous, la peur demeure, et si ça casse? « Les deux nuits avant, j’ai rêvé à tout ce qui pouvait mal se passer», indique Nadège.