L’organisme francophone Action positive va lancer la première enquête francophone provinciale, en partenariat avec le Ontario HIV treatment network, visant à étudier le logement comme déterminant de la santé des personnes vivant avec le VIH-SIDA. Cette enquête a déjà été réalisée du côté anglophone et les premiers résultats ont été divulgués l’an passé lors de la conférence américaine sur le VIH-SIDA. André Samson, professeur à l’Université d’Ottawa, en est chargé.
Fin novembre, le professeur Samson espère avoir rassemblé une centaine de francophones vivant avec le VIH-SIDA afin de pouvoir commencer son enquête.
Il compte recruter une cinquantaine de personnes à Toronto et une autre moitié à Ottawa et dans l’Est de l’Ontario. Le gouvernement de l’Ontario a débloqué 103 000$ pour l’étude francophone.
«Le logement est la condition minimale de la santé. Cela affecte la santé mentale et physique», indique André Samson. L’enquête anglophone a démontré que la charge virale atteint un taux beaucoup plus élevé chez les personnes vivant en situation d’insécurité de logement et les sans-abris. Une autre statistique, 53 % des personnes infectées par le virus souffrent d’insécurité alimentaire. «Pauvreté et SIDA vont de pair», lâche le responsable francophone de l’enquête.
Pour le professeur, cela peut être expliqué par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la stigmatisation, qui reste «la marque de fabrique du VIH-SIDA», regrette-t-il. Cette stigmatisation entraîne un stress chez des personnes qui ont un «réseau psycho-social faible»; les proches ne sont pas toujours au courant de la maladie et ne peuvent donc pas aider. La pauvreté peut aussi être analysée par le prisme du travail.