«La suspension des renvois vers leur pays des citoyens burundais se trouvant au Canada a été levée alors que le Canada déconseille toujours fortement à ses ressortissants de se rendre au Burundi», soulignait Emmanuel Nkurunziza, activiste anti-génocide et chercheur sur le discours politique, lors de la session d’information sur la levée du moratoire sur le Burundi et le Rwanda samedi dernier, au Centre francophone de Toronto.
La session d’information organisée par le Centre francophone et la Communauté Burundo-Canadienne de la région de Toronto visait à informer la communauté sur ce qu’implique cette mesure.
Lors d’une première partie, Jacques Roy, avocat au centre francophone de Toronto a évoqué les aspects juridiques de cette levée de la suspension temporaire des renvois au Burundi, alors qu’Emmanuel Nkurunziza a développé les questions de sécurité dans ce petit pays d’Afrique centrale.
Jacques Roy est revenu sur les mesures de suspension temporaire des renvois dans certains pays précisant que jusqu’au 23 juillet dernier cette mesure concernait huit pays, à savoir Haïti, l’Irak, l’Afghanistan, la République Démocratique du Congo, le Zimbabwe, le Liberia, le Rwanda et le Burundi et rappelant que ces décisions étaient prises pour des raisons de guerres ou d’instabilité politique et parfois suite à des catastrophes tels que ce fut le cas pour certains pays touchés par le Tsunami en 2004.
Concernant la levée de la suspension des renvois vers le Liberia, le Rwanda et le Burundi: «C’est l’agence des services frontaliers du Canada qui a pris cette décision et à mon avis c’est une décision qui devrait être du ressort du Ministère des affaires étrangères» considère l’avocat. Selon lui, l’Agence des services frontaliers, dont les fonctionnaires se trouvent au Canada, n’a pas les compétences pour juger de la sécurité dans un pays tiers.