Trois French Comedy Bastards à la conquête des Anglais

Derek Seguin, Maxim Martin et Mike Ward au festival Juste pour rire de Toronto

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 14/07/2009 par Guillaume Garcia

Trois humoristes travaillant au Québec vont se confronter au public anglophone durant le festival Juste pour rire de Toronto, du 15 au 19 juillet. Viendraient-ils manger dans la gamelle des humoristes locaux? A priori non, mais la venue de spécialistes de l’humour, qui plus est francophone, en territoire anglophone n’est pas toujours vue d’un bon œil. Le surnom qu’on leur donne reflète bien ce malaise, French Comedy Bastards. Peu importe, nos trois compères prennent les critiquent au pied de la lettre et annoncent la couleur, ils ont appelé leur trio du même nom. Le monde est prévenu.

«C’est pas un peu gai ça?» Telle est la réplique d’un sketch qui met en scène Maxime Martin et Louis-José Houde. Il fait parti du répertoire du spectacle qui sera donné par nos French Comedy Bastards dans le cadre du festival Juste pour rire de Toronto.

Ce coup-ci, il sera joué en compagnie de Martin Ward, qui a déjà pu découvrir le public anglophone lors d’une tournée en Angleterre et en Irlande. L’histoire? Deux amis discutent et l’un des deux propose à l’autre un petit massage des pieds entre «chums».

S’en suit une longue situation de malaise hilarant où le personnage massé voit tout comme une tentative d’approche gaie et répète inlassablement «C’est pas un peu gai ça?» Dans les tiroirs depuis quelques temps, l’idée de faire un spectacle en anglais ne vient pas de la volonté de percer un nouveau marché, mais plutôt de montrer qu’«un bon gag c’est un bon gag», avance Maxime Martin, et ce, quelque soit la langue. Mélange de stand-up et de spectacle classique, leur création est «construite à la francophone», explique l’auteur du sketch sur le trip de mush.

À la francophone, mais pourquoi? Ça ne marche pas pareil chez les anglophones? Quand, du côté anglais, l’humoriste doit faire rire très rapidement après le début de son sketch, le francophone va prendre le temps d’installer son histoire, faire patienter le public, avant de lâcher sa réplique.

Publicité

Mike Ward et Maxime Martin ont écrit à eux deux la plupart des sketches des French Comedy Bastards, pour la simple raison qu’ils ne savaient pas si un troisième énergumène rejoindrait, ou pas, la troupe. Et les thèmes dans tous ça?

Pas de politique, c’est certain, Maxime Martin est catégorique, «ça a été trop fait». Dommage, pas de blagues sur Jean Chrétien… par contre, le sexe, les enfants, les gros, les gais, la violence, la vie de tous les jours en quelques sorte, est passée au crible par nos experts en distorsion abdominale.

Mais encore une fois, pourquoi French Comedy Bastards? Apparemment la qualité de vie des humoristes qui vivent au Québec éveille la jalousie des anglophones qui triment à faire un peu d’argent.

Du coup, si un francophone, qui est censé déjà bien gagner son beurre dans la Belle Province pose ses valises là où d’autres tentent de faire leur trou et, de plus, fait salle comble, on peut comprendre les mots gentils qu’on lui envoie, tel que French Comedy Bastards.

Reste que personne n’oblige personne à aller voir ces spectacles mais que tout le monde y va quand même. Alors: meilleur humour? Exotisme? On ne connaît pas bien la raison mais le public ne s’y trompe pas au regard des commentaires laissés sous différentes vidéos consultées sur Youtube de nos trois serial-comiques.

Publicité

Des commentaires en français, d’autres en anglais, qui entre quelques messages de guéguerre séparatiste/indépendantiste liée à une province située au Nord de l’Ontario, disent tous la même chose: ces comiques sont aussi drôles en français qu’en anglais et leur bilinguisme devrait être une inspiration pour tous les Canadiens.

À noter, le spectacle présenté dans le cadre du festival Juste pour rire de Toronto est en anglais, mais un message écrit à la suite de la description nous rassure tout de suite «No subtitles needed», ouf!

French Comedy Bastards, du 16 au 18 juillet à 21h30 sur la scène de Second city au 51 Mercer St.

Infos : www.hahaha.com

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur