Lorsque Miss Univers 2009 décrivait Guantanamo, après sa visite le mois dernier, comme un endroit « charmant », elle voulait certainement faire référence à la grande biodiversité dont regorge sa baie… L’accès restreint et surveillé imposé par la Marine américaine depuis des années a en effet permis de protéger le patrimoine naturel de ces lieux. C’est aujourd’hui une véritable réserve naturelle même si le secteur n’en a pas le statut!
Ces 11 660 hectares de terre à la pointe Sud-Ouest de Cuba offrent un décor de rêve dominé par un climat tropical sec où les cactus sont rois. D’après une étude menée en 1998 par l’organisation américaine pour la conservation de la nature, on trouve dans ce paysage aride 193 espèces de plantes dont 51 endémiques à l’île et quatre à cette zone.
La base militaire tente de protéger ces richesses grâce à un service spécialement dédié. Et ce n’est pas vain, car à Cuba, les contraintes économiques sont telles que les lois de protection de la faune existantes sont difficilement appliquées. Les habitants les plus pauvres sont parfois amenés à manger des espèces protégées.
Ces animaux trouvent alors refuge dans la zone contrôlée par l’armée américaine. C’est le cas de l’iguane des Caïmans, classé vulnérable sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Selon cette organisation, 6 à 8 % des iguanes des Caïmans lézarderaient dans les enceintes de la base, représentant moins de 0.001 % du territoire.
Même stratégie pour les boas de Cuba qui veulent échapper au menu des insulaires. À l’abri des fourchettes, ces serpents atteignent une taille inusitée de trois mètres et plus. De quoi gober quelques hutias, des rongeurs qui, à cet endroit, pullulent alors que certains de leurs cousins ont été presque complètement exterminés par la chasse ailleurs dans les Caraïbes. L’équipe chargée de la protection de l’environnement sur la base militaire doit même en contrôler la population en accord avec le gouvernement cubain.