Semaine francophone: concert africain mémorable au Revival

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Publié 31/03/2009 par Khadija Chatar

La semaine de la Francophonie a choisi pour lieu de clôture, jeudi dernier, le décor décontracté du Revival, rue College, où se produisait le chanteur et guitariste malien Habib Koité, invité par Smallworld Festival. La semaine truffée d’activités culturelles des plus diverses livre un bilan globalement positif.

Sophie Bernier, la coordonnatrice de la semaine, confie à L’Express: «C’était un succès sur toute la ligne. Nous sommes très contents. C’était une très belle semaine et la communauté a répondu d’une façon exceptionnelle.»

Les bibliothèques publiques ont réuni à leurs spectacles pour enfants près de 100 personnes à chaque fois. Il y en a eu 178 au spectacle pour enfants de Gregg LeRock présenté par le Centre francophone, 360 au souper marocain de samedi dernier, une centaine  au concert de Philippe Noireaut, et au-delà de 400 personnes se sont entassées dans le Revival pour Salaam (le groupe marocain de Montréal, en première partie) et Habib Koité, «pour lesquels nous avons reçu d’excellents commentaires» poursuit Sophie Bernier.

La musique de Salaam a impressionné autant le public torontois dans toute sa diversité que les Marocains présents ce soir-là. Louant sans cesse Dieu et le prophète Mohamed, Salaam a offert une fusion de jazz, de blues et de funk à la musique gnaoua. Un genre qu’il dilue à merveille autant vocalement que par une tenue à mi-chemin des temps passés.

La guitare rustique (mais électrique!) du maître musicien Nasir intriguait par son artisanat. Le sentir était suspendu à son épaule d’une écharpe parsemée de coquillages. Sur scène, ses compagnons le suivent dans ses accords, battant du bendirs, jouant du synthé, claquant de castagnettes et soufflant de la trompette, suscitant autour de la scène les danses du ventre les plus cocasses. 

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Habib Koité, inséparable de sa guitare, était accompagné notamment du célèbre joueur de balafon (xylophone africain) Keletigui Diabate. Leurs tuniques et leurs objets en bois et peaux de chèvre et d’antilope piquaient la curiosité. Kora, djembé, daro, dundun, tamani, soku, autant d’instruments qui témoignent d’un Habib Koité qui veut réconcilier le passé et le présent. Pour en juger, il suffit d’écouter sa musique aux intonations de flamenco et de jazz. 

D’humeur charmeuse, il parle à son public du Mali, son pays. Le taquinant, il loue la polygamie qui s’y pratique. «Au Mali, une loi intéressante permet d’épouser quatre femmes. Un paradis pour les hommes où ils ont la chance de trouver différentes couleurs de peaux, de beautés du Nord au Sud…»

Des Africains dans le public sautent sur la scène pour effectuer quelques pas de danse. Parmi les plus audacieux, quelques célébrités locales: Djoléï Justine Gogoua et Tamsir Seck.

La foule se berce sur les airs de Fatouma et N’ba extraits du dernier album Afriki. Devant l’émotion et la voix calme et mesurée de Habib Koité, le  public, à sa façon, fredonne ces paroles sans les comprendre. Pour toute réponse, Habib Koité lui dit: «Nous voilà tous ensemble sur la même ligne.»

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