«Un allongé! Qui marche!» En français de restaurant, ça veut dire que le garçon répercute aux cuisines votre commande de: Un café express, augmenté d’eau et non «serré» (concentré), à servir maintenant. Une autre commande que j’aime bien: «Un saignant! Qui marche!» Entendez: un steak saignant, tout de suite!
Il semble que le café soit devenu universellement, la finale obligée d’un repas, gastronomique ou non. Il peut être simple, double, express ou capuccino – ce dernier appelé ainsi parce que la crème mousseuse qui le recouvre prend la couleur de l’habit du capucin. Les Parisiens commandent «un petit, ou un grand crème», pour un café à la crème.
Mais il y a café et café, direz-vous. Les habitué d’un bistrot de campagne préfèrent le café noir, tout seul ou avec une «petite goutte», ce qui se dit aussi «arrosé» d’un vieux marc, d’un bon calva ou de toute autre eau de vie locale. Les Chtimis du Nord de la France se font une «bistouille», qui est une demi-tasse de café, allongé d’autant de gnaule (eau de vie) du pays.
La vogue du café est telle en Amérique du Nord, qu’on vous dit: «Ah! Ne me demandez rien avant mon café!» Une bonne secrétaire en boit dix tasses par jour, souvent plus. On ne l’oblige surtout pas à le servir à son patron, sinon elle le poursuivrait en justice, mais elle aura pris elle-même l’initiative d’acheter une machine à café sur les fonds de dépense sociale, appelés «entertainement» et déductibles des impôts, pour la bonne marche de la société.
Chacun viendra se servir et faire la pause café, c’est-à-dire la causette, tout en buvant. Si la secrétaire est fine mouche, elle pourra aller elle-même porter au moins une fois par jour le café à son supérieur, cela ne nuira pas à son avancement.