C’est au missionnaire Joseph Le Caron qu’on doit le choix de saint Joseph comme premier patron de la Nouvelle-France. Ce récollet arrive à Québec en 1615, célèbre la première messe en Ontario (Huronnie) le 12 août 1615, rentre en France l’année suivante, revient en 1617 pour exercer son ministère à Tadoussac, puis reprend la route de la Huronnie en 1623 pour y passer l’hiver avec… saint Joseph.
Le Caron rédige un mémoire sur les mœurs des Hurons et les difficultés des travaux d’évangélisation. Voici ce qu’il note pour le 19 mars 1624: «Nous avons fait une grande solennité où tous les habitants se sont trouvés, et plusieurs sauvages, par un vœu que nous avons fait à saint Joseph, que nous avons choisi pour notre patron du pays et protecteur de cette église naissante.» Les historiens croient que la Saint-Joseph fut par la suite célébrée régulièrement, sauf peut-être pendant l’occupation de Québec par les frères Kirke (1629).
En 1637, le père Le Jeune écrit dans les Relations des Jésuites que «la fête du glorieux Patriarche saint Joseph, père, patron et protecteur de la Nouvelle-France, est l’une des grandes solennités du pays».
La Saint-Joseph donne lieu à des feux de joie que les missionnaires n’approuvent pas toujours. En 1647, le jésuite Jérôme Lalemant interdit ce genre de fête trop matérielle. Le temps de l’année (mars) ne s’y prête guère et, petit à petit, saint Jean-Baptiste (24 juin) devient un patron plus populaire.