Mars qui rit malgré les averses
Prépare en secret le printemps…
La citation est de l’un des charmants auteurs, aujourd’hui inconnus – peut-être Victor de Laprade – qui avaient composé pour les enfants de l’école primaire française, des poèmes pour chacune des saisons dont la maîtresse nous faisait découvrir la littérature à mesure que se déroulait l’année. Il y en avait pour tous les mois et il fallait en savoir par cœur leurs textes. L’âge venant, j’en ai oublié pas mal et celui-ci me fâche à ne pas vouloir me revenir à l’esprit. Il serait pourtant de circonstance. Nous voici en mars, le mois des fous et des folies du temps.
Il n’est pas étonnant que les Romains aient choisi le dieu de la guerre pour symboliser ce mois si turbulent. On dit, en Amérique du Nord, que «Si Mars arrive comme un lion, il repartira comme un agneau». Ce qui doit vouloir signifier les extrêmes d’un mois fantasque.
Nous étant rapprochés du soleil, un jour sera chaud mais le lendemain glacial. Il est vrai que le printemps n’est officiel qu’au solstice du 20 mars. On attendra, pour en être sûr que la marmotte se redresse sur la Prairie et si elle voit son ombre, on est parti pour le beau temps. Il y a bien d’autres signes de l’arrivée du printemps, depuis les premiers bourgeons des lilas, jusqu’aux nids d’oiseaux qui vont se construire. Mais on n’en est pas encore là et ce début 2009 aura été particulièrement froid, venteux, neigeux, pluvieux. Mars était le premier mois de l’année quand les Romains utilisaient un calendrier lunaire.
Lorsqu’on a instauré une nouvelle division de l’année en douze mois, on a ajouté janvier et février. Les Ides de Mars étaient une période de l’année, le 15 mars, qui ne voulait pas nécessairement évoquer quelque chose de funeste. Cette idée de sombre présage s’est répandue après que Shakespeare ait fait dire au ramoneur que rencontre César: «Méfie-toi des Ides de Mars!» César n’était sans doute pas superstitieux puisqu’il n’a pas tenu compte de la mise en garde répétée et s’est fait assassiner.