Prix «Coup de foudre» de Réseau Ontario: le tambour de Djoléï éveille les consciences

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Publié 27/01/2009 par Annik Chalifour

Djoléï Justine Gogoua – Tam Tam Mama, a reçu le prix «Coup de foudre» de Réseau Ontario pour s’être démarquée lors de sa vitrine au Contact ontarois 2009. Le prix remis à Mme Gogoua lors du gala de clôture de Contact ontarois le 17 janvier dernier, permettra à Tam Tam Mama d’entreprendre une tournée 2009-2010 auprès des centres culturels francophones de l’Ontario. Djoléï Justine Gogoua raconte les buts de son odyssée artistique.

Le prénom Djoléï signifie dans la langue Kébé en Côte d’Ivoire «l’enfant porte-chance». Et Djoleï Justine Gogoua, d’origine ivoirienne, de la chance, elle en a. Depuis plus de 20 ans, elle vit de son art. Djoléï est tour à tour actrice, musicienne, chanteuse, danseuse, éducatrice. Une artiste mâture, dont l’art se veut un reflet de sa féminité et de son engagement social envers toutes les femmes de l’univers.

«Mon tambour sert à appuyer les femmes du monde entier, toutes cultures confondues, qui sont victimes de violence. Mon art sert de témoignage, donne une voix à toutes les femmes abusées, abandonnées, qui ont besoin d’espoir et de courage», affirme Djoléï Justine Gogoua.

L’artiste décrit la violence faite aux femmes au sens large: «Tam Tam Mama parle au nom des toutes les femmes qui ont perdu confiance en elles-mêmes, suite à la guerre, la violence verbale, la pauvreté, les pressions sociales… À travers la musique du tam tam, nous voulons redonner la dignité à toutes ces femmes qui ont le droit de vivre pleinement leur vie de femme, où qu’elles soient sur la terre.»

Djoléï Justine Gogoua vit dans la région de Toronto depuis le milieu des années 90. Sa fille unique, Inès Sandrine Kibé, étudie à l’Université d’Ottawa. Djoléï s’est établie à Mississauga en 2001 où elle y dirige CanAfric Théâtre CanAfrique, une entreprise artistique à but non lucratif dont le groupe Tam Tam Mama est l’une des productions.

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«J’ai choisi de vivre au Canada parce que la société d’ici permet l’épanouissement d’artistes engagés dans la promotion de l’amélioration de la condition des femmes», dit-elle.

Djoléï Justine Gogoua jouit d’une maturité artistique certaine, qu’elle a développée depuis les années 80. À titre d’ancienne membre de la troupe Kiyi-M’Bock Théâtre d’Abidjan, elle a eu l’opportunité d’offrir de nombreuses prestations au Japon, en Europe, Afrique et Amérique du Nord.

Tam Tam Mama est constitué de huit artistes chevronnés. Tous sont issus d’Afrique de l’Ouest sauf l’un des percussionnistes, originaire de Toronto. Sur scène, chacun des artistes peut aisément évoluer d’une discipline à l’autre. «Tam Tam Mama repose sur la polyvalence artistique des membres du groupe qui savent maîtriser l’ensemble des principales dimensions du spectacle: le chant, la danse, le tam tam, le théâtre», déclare Djoléï Justine Gogoua.

L’artiste précise que le choix du nom «Tam Tam Mama» provient du caractère social du spectacle qui vise à éveiller les consciences face à l’injustice faite aux femmes. «Il y a toujours une guerre faite à une femme quelque part…», dit-elle.

Selon Djoléï, «tout artiste a un rôle social à jouer à travers son art. Tam Tam Mama a été créé pour dire non à la violence aux femmes et exécute son but d’une façon pluridisciplinaire, en utilisant diverses formes d’art pour toucher plusieurs auditoires qui en tireront des leçons de vie.»

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Djoléï Justine Gogoua n’avait pas présenté de spectacle au Contact ontarois depuis 2002. «Cela prend du temps pour renouveler son art, polir son message, amener un spectacle inoubliable», renchérit l’artiste.

L’artiste ajoute «que l’ensemble des vitrines de Contact ontarois 2009 était d’excellente qualité. Maintenant les yeux sont tournés vers moi. Ce qui me donne une grande joie et de la peur en même temps. Il me faut poursuivre d’excellence en excellence. Cependant, je sens que mon esprit est vif et mon énergie est forte.»

«Plusieurs jeunes présents au Contact ontarois 2009 m’ont dit avoir été émus par le spectacle de Tam Tam Mama. Rejoindre le public des ados par un sujet aussi complexe que celui présenté par Tam Tam Mama, est certes un défi», commente l’artiste.

En plus de sa prochaine tournée annuelle organisée par Réseau Ontario, Tam Tam Mama a de nombreux autres projets en vue. Entre autres, plusieurs spectacles au cours de février pour célébrer le mois de l’histoire des Noirs: une dizaine de spectacles dans la région de Peel auprès d’employés de divers ministères sur l’heure du midi, les 9 et 10 février dans les écoles des deux Conseils scolaire à Welland, et le 27 février le spectacle intitulé «Sous le baobab africain» accompagné d’un repas préparé par l’artiste, à l’école Ste Famille (1780 boul Meadowvale à Mississauga) en guise de clôture du mois.

Info: www.canafrictheatre.com

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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