The National Ballet of Canada est une organisation à but non lucratif. Son statut ne l’empêche pourtant pas de s’approprier le titre de «national» qui laisse sous-entendre qu’il s’agit d’un service culturel à l’attention du public dans sa totalité… «officielle». Mais où se situent les limites du mot «national»? Disons qu’entre définition et pratique, un grand fossé les sépare, car si nous décidons de visiter un jour le site Internet du Ballet national du Canada ou plutôt The National Ballet of Canada (www.national.ballet.ca), quelle n’est pas notre surprise de trouver en seconde langue… le chinois!
Le Ballet a-t-il enfreint à la loi linguistique? Non, car il n’est pas une administration gouvernementale tenue de répondre aux deux communautés et donc aux deux langues officielles du pays, qui sont l’anglais et, on le rappelle encore, le français. Mais alors, pourquoi un francophone, non averti, serait-il, plus qu’étonné de trouver sa langue, non pas relayée au second rang, mais tout simplement et complètement balayée du site Internet, au profit du chinois?
Pour commencer, voyons ce qu’en disent les bailleurs de fonds qui sont, pour la plupart, des organismes gouvernementaux. Parmi eux, on retient, le Conseil des Arts du Canada qui a laissé, l’année dernière, échapper de sa poche près de 2 250 000 dollars pour le programme Création et production en danse, Toronto Culture, Patrimoine canadien, Le Conseil des Arts en Ontario, la Fondation des Arts en Ontario et La Fondation Trillium de l’Ontario.
«Le Ballet national du Canada et son école de danse ont reçu une subvention de 75 000 $ pour une durée de 7 mois, à l’automne dernier, afin de poursuivre et d’étendre son travail auprès de quelques 10 000 jeunes torontois – le projet Youth Outreach and Understanding – pour leur faire connaître et apprécier la danse», communique Mme Ouellet, relationniste principale à la Fondation Trillium.
«C’est pour des raisons financières que nous n’avons pas mis le français…»
La question qui vient à l’esprit est de savoir si les bailleurs de fonds étaient conscients que ce demandeur ne servait que les anglophones sans prendre en compte les francophones?