Memoria, arrêt sur le temps

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Publié 20/01/2009 par Khadija Chatar

Vendredi dernier, l’Alliance française, située au 24 Spadina Rd., présentait le travail d’une jeune diplômée de l’Université Ryerson, Sabrina Maltese. Son exposition intitulée Memoria, rendait hommage à un homme cher… son grand-père décédé l’année dernière.

«Les photographies de Memoria sont comme les archives des souvenirs tangibles d’un lieu qui s’effacera sans doute de ma mémoire. Ces images témoignent à leur égard d’une volonté de silence comme si l’on devait parcourir la maison sur la pointe des pieds. Quand les gens s’éteignent, tout ce qui subsiste d’eux sont leurs biens, ces choses qu’on laisse derrière soi. Leur être physique peut avoir disparu, mais leur souvenir perdure dans les reliques de leur vie. Avec ce projet, j’ai recueilli les images d’une époque. Avec ce projet, j’ai recueilli des souvenirs de la maison de mes grands-parents, pour faire face à la marche inexorable du temps», décrit Sabrina.

Memoria constitue une rétrospective personnelle des souvenirs d’une jeune femme. «Tous les ans au département des arts visuels de l’Université Ryerson, un jury composé, entre autres, du Consulat de France et de l’Alliance française sélectionne un étudiant ou une étudiante qui aura la chance de présenter son travail dans notre galerie. L’année dernière, les travaux étaient si excellents que nous avons sélectionné deux gagnants, Devin Jeffrey, qui a présenté l’exposition Soldats en novembre dernier et Sabrina Maltese que nous exposons aujourd’hui», déclare M. Duthion, directeur général de l’Alliance française.

Les photographies présentent des coins insoupçonnés d’une maison chaleureuse d’Etobicoke. Le spectateur a l’impression de porter, le temps d’une visite, les lunettes d’une enfant contemplative et attentive aux recoins inexplorés et aux détails souvent ignorés. «J’ai pris un an pour réaliser cet assemblage de souvenirs, c’est une marche à travers un espace temps que j’ai tenté de capturer. Ces photos ont été ma façon d’affronter une réalité difficile à supporter, la maladie d’un être cher», explique la jeune photographe. «C’est un moment pénible de la vie que tout le monde a déjà vécu ou traversera un jour», poursuit Sabrina.

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«Son travail a été remarqué pour la finesse, le précis et le minutieux de son regard», dit M. Duthion. Un regard sensible qui méritait d’être montré et partagé avec le grand public. «J’aime la manière qu’elle a d’utiliser les gros plans. C’est comme si elle essayait de traquer le temps», observe le directeur général. Un temps qu’elle capture dans des objets qu’elle immortalise par un éclair de lumière. «Elle parvient à saisir le temps dans sa durée. Un travail photographique intéressant car elle arrive vraiment à faire peser son passage», explique M. Duthion.

L’exposition se tient jusqu’au 7 février, pour plus d’informations, visitez le site www.alliance-francaise.ca

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