Première médaille de l’Amérique française

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Publié 13/01/2009 par Paul-François Sylvestre

Le 13 janvier 1691, le gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade, comte de Frontenac, apporte une si bonne nouvelle au roi Louis XIV que ce dernier décide sur-le-champ de faire frapper une médaille. Il s’agit évidemment de la première médaille de l’Amérique française. Elle commémore la libération de Québec en 1690.

À la mi-octobre 1690, l’amiral anglais Phipps se présente devant Québec et somme le comte de Frontenac de se rendre. On connaît la réponse du gouverneur à l’émissaire: «Je vous répondrai par la bouche de mes canons!» Le siège dure à peine plus de huit jours. Incapables de maintenir leur tête de pont sur les battures de Beauport, pilonnés sans merci par les batteries, les Anglais hissent les voiles et se retirent penauds.

Frontenac ne veut pas attendre au printemps pour informer le roi de cette victoire. Déjà, pourtant, le froid est vif et la glace endommage les navires dans la rade. Qu’à cela ne tienne, le gouverneur affrète une frégate, la Fleur de Mai, et demande au baron de La Hontan de lui servir d’émissaire. La Fleur de Mai quitte Québec le 29 novembre, en direction de La Rochelle. Un peu moins de six semaines plus tard (le 13 janvier 1691), le noble messager se rend à Versailles.

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Louis XIV reçoit la nouvelle avec tant de joie qu’il décide de faire frapper une médaille. Sur l’avers, le profil de Sa Majesté avec l’inscription Ludovicus Magnus Rex Christianissimus. Sur le revers, une figure allégorique représentant la ville de Québec assise sur son rocher, avec la sentence Francia in Novo Orbe Victrix, les mots Kebeca Liberata et l’année M.DC.XC.

Pour obtenir cette médaille, il faut s’adresser à l’Administration des monnaies et des médailles, quai de Conti, à Paris. Il suffit de demander «la médaille du Québec libéré». Comme quoi l’idée n’était pas tout à fait originale en… 1967!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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