Si aquarelle rime souvent avec hyperéalisme, ce style de peinture possède également un fort potentiel visuel dans l’abstrait comme le démontre la série Tuiles, de Dominique Prévost, exposée jusqu’au 30 novembre au Propeller center for the visual arts (984 Queen Ouest à Toronto). L’artiste joue avec les pigments et le dosage de l’eau afin d’explorer de nouveaux chemins de création.
L’eau peut faire des bonnes et des mauvaises surprises à l’artiste aquarelliste. Dominique Prévost se sert des bonnes pour créer un univers particulier, l’eau, en séchant, laissant des traces volontaires mais aussi involontaires sur le tissu. La peintre, qui expose depuis 1984 dans la région du Grand Toronto s’est attelée, pour sa série Tuiles, a construire un espace géométrique sur ses oeuvres, pour empêcher l’eau de tout brouiller en s’infiltrant dans tous les recoins de sa peinture. «Je provoque la tâche et ensuite je laisse sécher», explique Dominique Prévost. Les tâches ainsi modelées servent de points de départ pour le reste de la toile. Celles-ci sont divisées en plusieurs carrés ou rectangles qui apportent chacun une dimension et un caractère à l’ensemble.
Le jeu entre les pigments et les formes invitent à la réflexion et chaque spectateur peut s’amuser à y voir ce qu’il veut. «Chaque pigment a sa propre dynamique et sa propre forme, ils s’agglutinent pour former le résultat final», analyse l’artiste. La particularité des toiles vient de la spontanéité du geste artistique. En jetant sur le tissu les pigments de couleurs et l’eau, la peintre ne peut que constater le résultat et le maîtrise uniquement grâce au cadre géométrique qu’elle place dans sa toile.
La galerie où est installée la série Tuiles «représente à la fois un lieu d’exposition pour les artistes mais sert aussi de lieu de rencontre pour les membres», précise Dominique Prévost. L’artiste sera également exposée en compagnie de la souffleuse de verre June Pham le samedi 6 décembre entre 10 et 17 heures au 1288 Lorne Park Road à Mississauga.
