Placés un à la suite de l’autre et lus à haute voix, les mots du titre sonnent presque comme des onomatopées incongrues. Pourtant, il s’agit de mots de la langue française qui sont surtout connus parce qu’ils entrent dans la composition d’expressions imagées. Des expressions qui sont peut-être en voie de disparition mais qui demeurent présentes dans la littérature et qui témoignent de la riche histoire de notre langue.
Le Petit Robert nous mentionne que le guilledou est un nom masculin mais ne nous donne pas de définition à proprement parler. Il ne fait que le placer dans l’expression courir le guilledou, qui signifie «aller en quête d’aventure galante». Sur le plan étymologique, le Robert nous dit que le mot est d’origine inconnue, mais qu’il vient «peut-être» de l’ancien français guiller, qui signifie «tromper, séduire» et de l’adverbe doux. L’expression en tant que telle serait apparue au seizième siècle, sous la forme «courir le guildrou».
Selon Claude Duneton, qui signe Le Bouquet des expressions imagées, l’expression serait en efft issue d’une autre, plus ancienne : courir le guildron ou guildrou, qui signifiait «courir l’aventure ou les mauvais lieux». De nos jours, on court autre chose. Chez nous, on entend encore «courir la galipote», par exemple. Pour parler d’une personne, on utilise encore l’expression «coureur de jupons».
On pourrait dire, en quelque sorte, qu’on n’y comprend que «pouic» des explications tordues concernant l’origine de l’expression précédente. De façon plus contemporaine, on pourrait employer, même si elle demeure rare, l’expression «que dalle». «N’y comprendre que dalle» ou «n’y comprendre que pouic», c’est bien sûr «n’y rien comprendre ». La locution «que pouic» signifie «rien», tout simplement.
Le dictionnaires usuels n’ont plus de traces du mot «pouic». Il faut fouiller dans la littérature, notamment dans l’œuvre de Louis Aragon, pour la voir apparaître. «Cette viande, dit-il, ne vaut que «pouic», Jeanne!», peut-on lire dans Les Beaux Quartiers. Certains ouvrages nous disent qu’on trouve aussi, probablement par parenté phonétique, l’expression que «couic». Une simple petite consonne qui change. En cherchant les traces de «pouic», on peut tomber sur le mot «pouilles». Le mot est féminin et il est toujours au pluriel.