Confrontés au plan de Dalton McGuinty Vers des résultats supérieurs visant à autoriser les établissements scolaires à augmenter les frais de scolarité de 4 à 8 % tous les ans, les étudiants ontariens ont décidé de faire front commun. En quatre ans, les frais de scolarité ont augmenté de 20 à 36 % en Ontario. La campagne À bas les frais (Drop Fees) s’est amorcée sur les campus et l’Association étudiante du Collège Glendon (AÉCG) s’est jointe au mouvement.
Le plan controversé prendra fin en 2009 et les étudiants redoutent la prochaine étape du gouvernement provincial. «Nous avons décidé d’être proactifs, souligne Jean-Mikael Michaud, président de l’association étudiante. Nous anticipons une nouvelle hausse des frais de scolarité.»
Les étudiants de l’Ontario occupent le deuxième rang canadien quant aux frais de scolarité les plus élevés. En moyenne, une formation universitaire de quatre ans endette un étudiant de 28 000 $. Cynthia Morinville, directrice des affaires extérieures de l’AÉCG explique qu’en 1980, un étudiant en droit devait travailler cinq semaines au salaire minimum pour payer ses frais de scolarité. «En 2008, il faudrait qu’un étudiant travaille 58 semaines par année au salaire minimum pour y parvenir. Or, il n’y a que 52 semaines dans une année…»
De plus, les étudiants ontariens paient des intérêts sur leur frais de scolarité impayés immédiatement. «Au Québec, les étudiants reçoivent le montant total de leur prêt étudiant en début de session. Ici, on reçoit un petit montant à tous les mois. On ne peut donc pas payer le montant total de nos frais de scolarité et les intérêts de 1% s’appliquent à tous les mois» explique-t-elle. Certaines institutions financières offrent des lignes de crédit afin d’aider les étudiants, mais celles-ci favorisent encore l’endettement des jeunes.
«Les francophones sont particulièrement touchés par ces hausses, précise M. Michaud. S’ils veulent étudier en français, les jeunes doivent souvent quitter leur ville. Or, une hausse des frais de scolarité signifie inévitablement une hausse de leurs coûts à l’extérieur.» Certains francophones décideront donc de poursuivre des études en anglais pour éviter une dette d’études mirobolante.