Il y a quelques semaines, j’avais choisi de vous parler des anacoluthes. Si vous avez bien retenu la petite leçon, vous savez qu’une anacoluthe est un procédé synta-xique, souvent fautif, qui est parfois employé comme figure de style. Il s’agit en fait d’une rupture ou d’une discontinuité dans la construction d’une phrase.
À la suite de cette chronique, j’ai reçu quelques courriels de lecteurs qui avaient été intrigués par cette figure de style. Une lectrice me mentionnait même que cela lui avait rappelé des souvenirs, faisant allusion à l’anacoluthe parmi d’autres procédés syntaxiques aux noms bizarres… Il ne m’en fallait pas plus pour fouiller un peu et voir ce qu’elle voulait dire en parlant de l’épanalepse et de l’oxymoron.
En cherchant un peu dans les ouvrages pour trouver des figures de style, on s’y perd un peu. La liste de ces procédés diffère parfois d’un ouvrage à l’autre. Mais il y en a quelques-uns qui reviennent fréquemment et qui, pour la plupart, portent des noms à coucher dehors!
Pour les distraits ou les amnésiques, je me permettrai d’abord de rappeler un exemple d’anacoluthe, que l’on retrouve souvent à la fin d’une lettre. «Espérant avoir de vos nouvelles sous peu, veuillez recevoir mes salutations distinguées.» Dans ce cas, il y a quelque chose qui cloche. La première partie de la phrase contient un participe présent qui fait inévitablement référence à la première personne du singulier. Mais c’est l’auteur de la lettre qui espère avoir des nouvelles sous peu. On s’attendrait donc à avoir une deuxième proposition qui soit aussi à la première personne du singulier. Comme: «Espérant avoir de vos nouvelles sous peu, je vous prie de recevoir mes salutations distinguées»
Qu’en est-il des autres figures de style aux noms étranges? Rappelons d’abord ce que sont les solécismes, dont j’ai déjà parlé dans une chronique précédente. Il s’agit simplement d’une faute de syntaxe, souvent occasionnée par un mauvais emploi de pronom relatif: «le livre que je vous ai parlé», par exemple.