Le 5 décembre 1990 demeure une triste date dans l’histoire de la télévision de langue française en Ontario. C’est ce jour-là que le président-directeur-général de la Société Radio-Canada annonce une série de compressions budgétaires de 108 millions de dollars comportant la perte de 1 100 emplois dans les réseaux français et anglais. Les stations CBLFT-Toronto et CBEFT-Windsor sont appelées à fermer leurs portes, à toute fin utile.
Remontons dans le temps, au tout début de la télévision canadienne. C’est en 1952 que la Société Radio-Canada met sur pied deux télévisions publiques: l’une en langue française à Montréal, l’autre en langue anglaise à Toronto.
Pendant plusieurs années, le contrôle qu’exerce la société d’État sur l’industrie canadienne de la télévision est total. Contrairement à son service de radiodiffusion, qui doit coexister avec le secteur privé, la télévision de Radio-Canada demeure l’unique télévision au pays jusqu’au milieu des années 1960, alors que les premières chaînes privées font leur apparition.
En 1953, la ville d’Ottawa obtient à son tour sa propre télévision, CBOT, qui retransmet des émissions françaises et anglaises en provenance des centres de production de Toronto et de Montréal. Après deux ans de ce régime bilingue, on fonde dans la capitale CBOFT, la première station de langue française à l’extérieur du Québec.