Les miracles n’arrêtent pas, tant il faut à l’humanité des raisons d’espérer et d’expliquer, envers et contre tout, raison ou science. Le dernier miracle en date est le cas de Salome Simon, une prostituée de Nairobi (Globe and Mail, 7 janvier 2006). Elle n’a jamais attrapé le SIDA. Selon toute probabilité médicale, elle aurait pourtant dû faire partie du triste lot de ces femmes africaines porteuses du virus.
Cette esclave du sexe a connu, au sens biblique, près de 50 000 clients, gens de toutes catégories sociales et surtout touristes. À 80 cents la rencontre. Parfois, 10 à 12 par jour. Son immunologie relève du miracle dit-on. Mais à quoi attribuer ce «miracle», se demandent les hommes de science, qui sont volontiers incrédules. Des scientifiques de l’Université du Manitoba ont installé un centre de recherches dans le quartier des prostituées, pour étudier les maladies vénériennes liées au SIDA et le mystère Salome Simon. Elle, elle est sûre qu’il s’agit d’une protection divine. En effet, si elle travaille nuit et jour toute la semaine à satisfaire les pécheurs, le dimanche est sacré. Ce jour-là, elle va à l’église.
En attendant qu’on sache si son immunité vient bien de sa foi ou qu’on trouve une réponse plus satisfaisante pour la science, Salome Simon demande aux médecins canadiens de lui procurer un métier plus reposant. Elle a suffisamment payé de sa personne pour la recherche. On pourrait bien lui instituer une retraite qui lui permettrait d’aller plus souvent à la messe.