Le déclenchement des élections fédérales permet aux diverses communautés de connaître les intentions des partis politiques dans les différents dossiers qu’elles traitent. Les communautés francophones hors Québec n’échappent pas à cette volonté de chercher des engagements clairs auprès des grands partis.
«Au départ, les francophones n’existent pas aux yeux des politiciens», souligne Mariette Carrier-Fraser, présidente de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario. Selon elle, il est donc bien difficile d’obtenir des engagements de la part des différents partis politiques en ce qui concerne les dossiers francophones.
Cependant, certains points se révèlent très important aux yeux de la présidente. Entre autres, le gouvernement conservateur avait mis sur pied la Feuille de route pour la dualité linguistique 2008-2013 : agir pour l’avenir, un engagement pangouvernemental de 1,1 milliard de dollars visant à permettre aux Canadiens, quelle que soit la langue de leur choix, de participer pleinement à la société canadienne et de tirer profit de la dualité linguistique. «Ce dossier sera-t-il gardé, modifié, bonifié?», se questionne Mme Carrier-Fraser. «Nous devrons nous assurer que le prochain gouvernement appuie la dualité linguistique au pays.»
Le bilinguisme des juges de la cour suprême est également un enjeu important pour la présidente de l’AFO. Un premier pas a été fait avec la nomination du juge Thomas A. Cromwell, mais «il faudrait exiger que tous les juges de la cour suprême soient bilingues. Présentement, c’est laisser un bon vouloir du gouvernement.»
Deux autres dossiers chauds préoccupent aussi Mme Carrier-Fraser : les garderies et l’investissement en éducation post-secondaire. «Les Libéraux avaient créé un plan de service de garde pour francophones, plan qui a été éliminé quand les Conservateurs sont arrivés au pouvoir», affirme-t-elle.