Archives publiques de l’Ontario versus Bibliothèques et Archives Canada

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Publié 05/08/2008 par Khadija Chatar

Difficile de s’en sortir dans ce micmac d’institutions d’archives publiques! Mais qu’est-ce qu’on trouve dans les Archives publiques de l’Ontario qu’on ne trouve pas dans Bibliothèque et Archives Canada (BAC)?

«Un texte original d’une transaction foncière de 1530 qui a eu lieu en Grande-Bretagne et dans lequel figure l’ancêtre de l’ancien Premier ministre de l’Ontario, Olivier Mowat», répond Serge Paquette, archiviste de références aux Archives publiques de l’Ontario.

Bien que la barrière puisse paraître floue avec la BAC, les Archives publiques de l’Ontario réunissent principalement des collections d’intérêt provincial que ce soient des fonds documentaires de nature gouvernementale ou non gouvernementale. «Alors que la BAC abrite des documents de même type mais d’intérêt national. Par exemple, les collections des Premiers ministres fédéraux, les oeuvres de Gabrielle Roy, Michel Tremblay ou Yousuf Karsh, qui sont des artistes reconnus aussi bien nationalement qu’internationalement,» explique Pauline Portelance, porte-parole de BAC.

Les Archives publiques de l’Ontario qui sont situées au 77, rue Grenville (College et Bay) attirent près de 20 000 visiteurs « physiques » par an, sans compter les internautes, bien plus nombreux, qui consultent le site www.archives.gov.on.ca. « Le contenu est très étendu, on parle de dossiers d’Etat-civil, de tribunaux, des directions des différents ministères, d’organismes privés, de photographes amateurs, des différentes compagnies, de dons privés, par exemple, des dons provenant de familles d’agriculteurs de huit générations, des syndicats provinciaux, des Premiers ministres…», précise M. Paquette.

Une sélection méticuleuse où l’archiviste doit faire preuve d’un sens aigu de jugement, un réel travail de critique historique. «Lorsque nous avons entre les mains un fond documentaire, il nous faut identifier le créateur du document, son activité pour savoir si c’est d’intérêt provincial et si l’auteur est représentatif de cet intérêt. Il nous faut aussi vérifier si ce fond est complémentaire à ce que nous avons déjà et établir sa fiabilité», explique M. Paquette. Dans ce processus d’identification, seuls 5% des fonds documentaires gouvernementaux sont conservés. Les documents qui n’ont pas été sélectionnés sont détruits avec l’autorisation de l’archiviste provincial.

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Mais attention, parfois un document, qui remplit tous ces critères de sélection, n’est pas pour autant gardé dans les Archives publiques de l’Ontario. «C’est ce qui arrive avec certains documents franco-ontariens. Nous dirigeons toujours les donateurs vers le Centre de recherche en civilisation canadienne-française basé à Ottawa, un centre d’archives que nous jugeons plus adéquat que le nôtre pour traiter ce type de conservation», précise-t-il. Rare, il n’empêche qu’il est possible de trouver des fonds documentaires du 18e siècle dans les Archives publiques de l’Ontario. Des trouvailles dignes d’intérêt telles que des manuscrits de Jean Baptiste Rousseau, commerçant et fondateur de la localité d’Ancaster et de Jacques Baby, marchand et employé du ministère britannique des Indes sont conservés dans la maison d’archives.

Pourtant, malgré ces pièces de valeurs, le public, qui utilise les services des Archives publiques de l’Ontario, est plus intéressé par tout autre chose: la généalogie! «70% de notre public est constitué de généalogistes, le reste se partage entre étudiants, journalistes, architectes – qui doivent rénover un édifice dont nous avons les plans – réalisateurs de films, ou encore ceux qui viennent chercher un certificat de divorce d’avant 1978 pour une procédure légale», conclut-il.

Grâce au microfilm, les fonds documentaires sont faciles d’accès et d’utilisation. Sur le site Internet, des fiches signalétiques permettent à l’usager d’identifier le document recherché. S’il est disponible sur bobine, il suffit alors de se présenter à la bibliothèque la plus proche et d’en effectuer la commande. Les simples curieux pourront dès maintenant apprécier une exposition virtuelle (en ligne) sur les anciennes vitrines des magasins Eaton. Une façon moderne de découvrir les goûts d’une société consommatrice d’une époque révolue.

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