Au Musée du Textile du Canada, situé au 55, avenue du Centre (Dundas et University) près de 120 tapis, sans noms, sont exposés jusqu’au 19 janvier. Des toiles emblématiques qui offrent un visage à l’Afghanistan tourmenté de ces trois dernières décennies.
«Ces tapis, acquis sur eBay par le conservateur Max Allen, affichent des motifs où les fleurs, les oiseaux et les chèvres sont remplacés par des armes, des champs de mines, des hélicoptères, des explosions, des chars d’assaut, des parents et des enfants décapités», explique Beth Sharpe, porte-parole du musée.
Des tissages réalisés, pour la plupart, par des femmes afghanes dont l’identité inconnue ajoute plus de mystère à cette pratique ancestrale vieille de 3 000 ans.
Un travail qui exige de la part du tisserand une grande dextérité, c’est dans les camps de réfugiés que les mains s’affairent à attacher à une même trame des rangées de nœuds de soie ou de laine.
De ces mains, le traumatisme de tout un peuple est conté. C’est l’histoire tout d’abord d’un Afghanistan bombardé par l’armée soviétique avant de se transformer en théâtre de guerre froide opposant les États-Unis et l’ex-Union Soviétique.