Comme nous le savons, la ville de Toronto veut se doter de nouveaux tramways pour remplacer la flotte actuelle qui va prendre une retraite bien méritée après 30 ans de service. Mais le choix de l’entreprise qui fournira les nouveaux tramways s’avère plus compliqué que prévu. On va de surprises en surprises avec le retrait de certaines entreprises, la disqualification d’autres sociétés, dont Bombardier qui semblait être un choix évident pour certains après avoir été retenue deux ans auparavant pour fournir les nouvelles rames de métro.
Suite à des consultations publiques visant à élaborer le cahier des charges pour le nouveau tramway, plusieurs entreprises ont répondu à l’appel d’offres lancé par la ville. L’un des points importants de ce cahier des charges: le futur tramway sera à 100% plancher bas, permettant ainsi aux personnes à mobilité réduite d’y accéder facilement. Il devra également s’adapter aux rails existants.
L’appel d’offre est un processus transparent selon Adam Giambrone et chaque entreprise peut voir ce que proposent ses concurrents. L’entreprise allemande Siemens, qui connaît des difficultés, s’est retirée pour des raisons de restructurations internes. Bombardier a présenté un tramway qui, selon la Toronto Transit Commission (TTC), ne correspondait pas aux spécifications. Selon Bombardier, le tramway fourni était conforme aux spécifications de l’industrie et à celles de la TTC et était adaptable aux rails existants.
Une petite querelle s’en est donc suivi entre Bombardier et les responsables de la TTC. Adam Giambrone a accusé la fameuse entreprise canadienne d’avoir fourni délibérément un tramway non conforme. Selon lui «il s’agissait en fait d’un simple malentendu». «Certains des paramètres du tramway proposé par Bombardier ne figuraient pas dans le cahier des charges de TTC, mais semblaient nécessaires pour pouvoir adapter le tramway aux rails préexistants», ce qui aurait semé le trouble. Reste que l’angle entre la roue et le rail spécifié par le cahier des charges et celui proposé par Bombardier diffèrent de deux degrés. Le modèle proposé par la société canadienne nécessiterait le changement de certaines portions de rails, ce que n’envisage pas la TTC. Pour son président, cela causerait trop de perturbations et coûterait trop cher.
Suite à ces problèmes, l’appel d’offre a été retiré, mais la TTC continue les négociations avec le groupe allemand Siemens, le français Alstom ainsi que Bombardier. Skoda ne répond pas aux exigences de la TTC car l’entreprise n’est pas en mesure de fournir un tramway 100% plancher bas.