Quand je pense à la lettre J, des mots agréables me viennent en tête: jouer, jardin, joyeux, joie, juste, jubilatoire, j’aime (oui, je triche un peu). Retour sur la genèse d’une lettre, qui, comme on le verra, a déformé — sans le faire exprès, j’en suis sûr — la prononciation originale du nom de Jésus.
On ne double jamais la lettre «j». Comme le «i», sa voisine et sœur aînée, on ne lui met pas de point lorsqu’elle est majuscule (à moins qu’on ne l’ait simplement pas trouvé). Ce qui ne fait pas d’elle une minus pour autant. Au contraire!
Elle est un peu princesse: elle n’apparaît jamais avant une consonne ou la voyelle «i» — sauf dans des mots empruntés, comme jihadisme — ni à la fin d’un mot (déj ne compte pas). Elle est une des dernières venues de notre alphabet. Histoire de J.
Malgré qu’elle serve d’initiale à tous ces mots jouissifs, et à bien d’autres, la lettre J a été adoptée officiellement dans notre alphabet seulement en 1762, par l’entremise de la 4e édition du Dictionnaire de l’Académie française.
Dans la préface de l’ouvrage, l’Académie explique que l’ajout du J — ainsi que du U, au même moment — fait partie de changements considérables «que les gens de lettres demandent depuis longtemps».