Pour célébrer le 50e anniversaire du Traité de Rome, Europa 50 et Collections et Patrimoine avaient organisé à Bruxelles, fin 2007-début 2008, une grande exposition consacrée à Leonardo da Vinci, Génie européen. Les expositions consacrées à Léonard de Vinci sont rares et, en sortant de celle-ci, on ne peut que souscrire au titre donné par le commissaire de l’exposition à sa préface du catalogue Léonard: une grande figure universelle.
Pour mieux le comprendre, il faut replacer Léonard dans le contexte de son époque, le rinascimento italien du XVe siècle, que l’on traduira en français par la Renaissance. C’est «une période d’intense agitation dans l’univers artistique et intellectuel, avec de nouvelles formes dans la poésie, la musique, la théorie politique et les expériences scientifiques», de dire J-C. Hubert dans Un homme de la Renaissance italienne (catalogue de l’exposition). Et, pour citer Eugène Müntz dans son Histoire de l’art pendant la Renaissance, «la découverte du monde et de l’homme… [est un] des traits qui caractérisent ce mouvement admirable.»
Léonard de Vinci s’inscrit parfaitement dans cette période de rénovation comme peintre, sculpteur, orfèvre, musicien, architecte, physicien, astronome, savant, botaniste, anatomiste, tout autant qu’inventeur, ingénieur militaire ou mécanicien, urbaniste, visionnaire et grand observateur de la nature.
Léonard est né le 15 avril 1542 en Toscane, près du village de Vinci dont il portera le nom, car il est le fils naturel d’un notaire et d’une paysanne. Il ne sera admis, sans être reconnu, dans sa famille bourgeoise, qui comptera 10 frères et deux sœurs après quatre mariages de son père, qu’en 1547. Son éducation est soignée, notamment en grammaire et en calcul. Sa famille déménage à Florence en 1566.
Il dessine des caricatures et, en gaucher, écrit à l’envers en dialecte toscan. Il travaille comme apprenti dans l’atelier de Verrochio, sculpteur, peintre, orfèvre et architecte qui s’est distingué à la cour de Laurent de Médicis, dit le Magnifique. Il y acquiert une formation pluridisciplinaire (peinture, sculpture, travaux de décoration). C’est de cette époque que datent ses premières toiles, comme La Madone à l’œillet, L’Annonciation ou l’Adoration des mages en 1481.