«Il y a partout une angoisse diffuse, mais réelle, de la perte du sol. Il faut retrouver sa terre, et le mot ici est très riche, car il signifie non seulement la terre de [son pays], aujourd’hui menacée par de multiples dégradations, mais aussi la planète Terre, dont nous sommes les enfants et que nous devons sauvegarder dans sa diversité vivante et humaine.»
Ainsi s’exprime le sociologue et penseur français Edgar Morin dans son petit livre Pour une politique de civilisation, dont L’Express a parlé dans son édition du 1er au 7 avril 2008. En écho en quelque sorte à ces propos, le 21 décembre 2005 l’ONU proclamait l’Année Internationale de la Planète Terre (AIPT), une initiative de l’Union Internationale des Sciences Géologiques (IUGS) et de l’UNESCO, avec une durée de trois ans, de 2007 à 2009, qui a son apogée en 2008.
L’AIPT a pour objectif de mettre les géosciences au service de l’humanité, en assurant une utilisation plus grande et plus efficace des connaissances accumulées par les 400 000 spécialistes en sciences de la Terre du monde entier, en vue de relever les défis de demain.
Lors du lancement officiel de l’AIPT à Paris, au siège de l’UNESCO, le directeur général de cette institution déclarait notamment: «La Terre a des ressources limitées, qui sont partagées aujourd’hui par 6,5 milliards de personnes et le seront en 2020 par 9 milliards. Or, pour conserver une planète plus sûre, plus saine et plus pérenne, nous avons besoin de mieux comprendre le fonctionnement des systèmes complexes de la Terre.»
L’Assemblée générale des Nations unies a décidé cette proclamation en vue «de sensibiliser le public à l’importance pour le développement durable des phénomènes et des ressources terrestres, de la prévention, de la réduction et de l’atténuation des catastrophes et du renforcement des capacités nécessaires pour la gestion durable des ressources». Dans ce but, l’AIPT a prévu deux grands programmes. L’un doit sensibiliser le public à l’importance des géosciences pour la société, avec notamment un colloque international prévu en mars, à Paris, et consacré aux géosciences au service de l’humanité.