Une voix panaméricaine pour faire fructifier le français

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Publié 13/05/2008 par Aline Noguès

C’est fait, le coup d’envoi officiel a été donné le 5 mai: le Centre de la francophonie des Amériques est désormais bien en place, à Québec, prêt à travailler sur sa programmation et à accueillir de nouveaux membres.

Porté par le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne Benoît Pelletier, ce projet a finalement vu le jour, sept ans après que son instigateur en eut lancé l’idée, lui qui cherchait le moyen de faire avancer la cause de la francophonie canadienne et de faire rayonner la langue sur tout le continent.

«Pour moi, explique Benoît Pelletier, il est essentiel que le français dépasse les frontières du Québec, mais aussi celles du Canada.»

Le but du Centre est clair: promouvoir et mettre en valeur une francophonie faite de diversité culturelle en misant sur la coopération des francophones et francophiles du Québec, du Canada et des Amériques.

Et puisque ce projet implique tous les francophones du continent, le conseil d’administration du Centre est à son image: diversifié. On y trouve ainsi le chanteur Zachary Richard, ou encore Grégoire Chabot, originaire du Maine.

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À la vice-présidence, on retrouve Lise Routhier-Boudreau, présidente de la fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA). Elle se réjouit d’ailleurs de voir la naissance d’une telle institution qui selon elle, ne peut qu’être un plus pour les francophones de tout le pays: «C’est l’occasion de renforcer nos liens avec les francophones de toute l’Amérique et c’est une tribune exceptionnelle pour nous, pour faire connaître la vitalité des communautés francophones et acadienne et partager nos ressources. Je suis vraiment heureuse de constater que les membres sont représentatifs de la francophonie des Amériques.»

Mais en composant un conseil d’administration venu des quatre coins de la francophonie, ne risque-t-on pas de créer des tiraillements entre des groupes voulant chacun tirer leur épingle du jeu? «Ce n’est pas du tout l’esprit de départ! se défend Jean-Louis Roy, président du conseil d’administration. Au contraire, chacun nous fait connaître ce qui se fait déjà ici ou là et nous fait part de ses idées.»

Pour mener à bien ses actions, le Centre de la francophonie des Amériques agira grâce à plusieurs leviers d’actions. Tandis que son siège social (2 côte de la Fabrique à Québec) proposera un parcours d’interprétation aux visiteurs, sa vitrine électronique – son site Internet – servira de lieu de rassemblement virtuel pour tous les francophones et francophiles des Amériques qui ne se connaissent pas encore.

Grâce à des ententes de partenariat, des contenus pertinents seront rendus accessibles autour de thèmes rassembleurs. Des partenariats ont d’ores et déjà été signés avec l’Association des universités de la francophonie canadienne, l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, la Fédération culturelle canadienne-française, la Fédération des familles souches du Québec et la Fondation de l’entrepreneurship. Et pour la suite, le président du Centre est confiant: «il ne s’agit que d’une première liste, dans un an, nous aurons 300 partenaires!»

Le portail contiendra également un ensemble de textes présentant différentes perspectives de la francophonie. «Une partie de la dynamique du Centre dépendra de nos partenaires qui auront à se mettre en contact pour collaborer les uns avec les autres, explique Jean-Louis Roy. Mais bien sûr, le Centre proposera aussi des initiatives pour permettre à tout ce monde de se rencontrer.»

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Enfin, le Centre se développera grâce à une programmation diverse: des activités offertes au Centre, des activités organisées de concert avec les promoteurs d’autres événements se déroulant au Québec, des activités spéciales suivant le calendrier de la francophonie des Amériques et les grands chantiers mis en œuvre par le Centre. «Nos activités devront viser tout le continent et ne pas copier ce qui existe déjà, précise Jean-Louis Roy. On pourrait organiser des tournées d’artistes francophones jusqu’en Amérique latine, marquer la présence francophone dans diverses foires du livre… Le moment est aussi venu de mener des projets de nouvelle génération, au-delà des coopérations classiques: on pourrait organiser des échanges de jeunes par exemple. Il y a de la place pour l’innovation!»

Le Centre recevra chaque année un financement de 2 millions $ de la part du gouvernement québécois qui recherche également des partenaires financiers. À ce sujet, le gouvernement du Canada n’a pas encore donné signe de vie, constate Benoît Pelletier, mais des discussions sont en cours avec les autres provinces.

Mais tous ces projets, ces partenariats multiples, cette vision panaméricaine… n’est-ce pas une ambition démesurée? «Bien sûr, c’est un projet ambitieux, admet le ministre de la Francophonie canadienne. On ne pourra pas tout faire du jour au lendemain. Mais il faut se donner le maximum de chances pour que ce Centre devienne le levier de la promotion du français. Au fil des ans, il y aura une évolution progressive du Centre. Plus il sera fort, plus il bénéficiera de ressources et pourra ainsi étendre ses tentacules sur tout le continent.»

Le Centre de la francophonie des Amériques sera inauguré par le Premier ministre du Québec, Jean Charest, et le président de la République française, Nicolas Sarkozy, en octobre 2008. Il présentera alors sa première programmation.

Pour plus d’informations: www.centredelafrancophoniedesameriques.com.

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