En dehors des cercles restreints de spécialistes de l’Antiquité ou de l’histoire des religions, on ne parle guère de Mithra. Et pourtant, Mithra a laissé sa marque dans nos sociétés occidentales, une marque toujours vivante.
Pour comprendre ce dont il s’agit, il faut faire un retour en arrière. Depuis des lustres, le solstice d’hiver a fait l’objet d’une célébration, sous diverses formes selon les cultures. Mais le symbolisme en est toujours le même: le solstice d’hiver marque bien la nuit la plus longue de l’année, mais c’est aussi le moment où les jours commencent à rallonger. Sous différentes interprétations, c’est la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Chez les Romains, autour de la date du solstice d’hiver, se déroulaient les Saturnales, une période de réjouissance. Elles célébraient le règne de Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture. La fête ne durait d’abord qu’un jour; Auguste ordonna qu’elle se célèbre pendant trois jours, du 17 au 19 décembre; Caligula ajouta un quatrième jour.
Pendant la durée de ces fêtes, les tribunaux et les écoles étaient fermés, on ne pouvait entreprendre une guerre, ni exécuter un criminel et les esclaves bénéficiaient d’une liberté pleine et entière. Les maisons étaient décorées de feuillages et de branchages en l’honneur du dieu de l’agriculture.
Aux Saturnales succédait immédiatement la fête des Sigillaires (sceaux), ainsi appelée parce que sa célébration consistait surtout dans l’envoi que se faisaient les Romains de présents, tels que des cachets, anneaux, et autres petits objets de sculpture.