En attendant le rapport de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, voici les conclusions de La Commission Boucar pour un raccommodement raisonnable. Tel est le titre de l’essai publié le mois dernier par l’humoriste Boucar Diouf.
Né au Sénégal, Boucar Diouf arrive au Québec en 1991, à l’âge de 25 ans, pour des études supérieures en océanographie à l’Université du Québec à Rimouski. Il y décroche son doctorat et y enseigne pendant huit ans. Depuis, il partage sa vie avec une chouette blanche de la Gaspésie (qu’il appelle son harfang des neiges) qui lui a donné un petit chocolat au lait prénommé Anthony.
Diouf vit toujours à Rimouski et il se définit comme «un Québécois pure laine vierge de mouton noir minoritaire visible le jour et invisible la nuit».
Devenu humoriste en raison d’un talent évident, Boucar Diouf estime que la situation des communautés noire, juive, arabe ou italienne peut être traitée à la blague, «à condition de le faire dans une perspective humaniste et intégrante». Ici, il donne raison à Eugène Ionesco, pour qui «là où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité».
Tout au long de cet essai sur un sujet brûlant d’actualité, Boucar Diouf ne mâche pas ses mots. Il les digère bien pour mieux les régurgiter. À tous les nouveaux arrivants au Québec qui tiennent à instruire leurs enfants uniquement en anglais, Diouf leur dit: «Rappelez-vous que votre passeport canadien vous autorise à vous établir dans la province anglophone de votre choix. Par conséquent, cessez de brandir la Charte canadienne des droits et libertés pour satisfaire vos caprices.»