Récession de plus en plus possible…

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Publié 08/04/2008 par Gérald Fillion

Quand c’est le patron de la banque centrale qui le dit, c’est qu’on y est, ou presque! La semaine dernière, dans un témoignage devant des membres du congrès à Washington, le président de la Réserve fédérale américaine a déclaré que les États-Unis allaient connaître une «possible récession».

C’est la première fois que Ben Bernanke osait s’avancer ainsi, tranchant avec son discours d’il y a trois mois à peine dans lequel il refusait d’envisager une telle éventualité.

La bulle immobilière a éclaté, des millions d’Américains pourraient encore perdre leur maison cette année, incapables de rembourser leur hypothèque, et la crise provoquée par les financiers de Wall Street a entraîné une chute de la confiance des citoyens américains, qui réduisent leurs dépenses.

C’est le constat de la situation économique actuelle et c’est pourquoi la Réserve fédérale s’est montrée très active dans les dernières semaines en injectant des liquidités dans le système financier, en réduisant les taux d’intérêt et en venant au secours d’une banque d’affaires au bord de la faillite, Bear Stearns.

Ce que n’a pas dit Ben Bernanke, puisque ce n’est pas dans son radar, c’est que l’Ontario est directement affectée par la baisse de la demande en provenance des États-Unis. Les économistes de Desjardins sont d’avis que l’Ontario est en récession. Ceux de la Royale sont légèrement plus optimistes et sont d’avis que la province va «frôler» la récession. Les chiffres sur le chômage et l’emploi en Ontario confirment le ralentissement en cours.

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Taux de chômage

Le taux de chômage a grimpé de 2 dixièmes en mars à 6% au Canada et de 3 dixièmes à 6,4% en Ontario. Il y a davantage de gens qui se retrouvent sur le marché du travail au pays. Il s’est perdu 1 800 emplois nets en Ontario au cours du dernier mois. Les employeurs ont surtout annoncé l’abolition de 25 000 postes à temps plein.

Voici les données pour quelques villes de l’Ontario avec, entre parenthèses, les statistiques du mois précédent:
Kingston: 5,6% (5,4)
Toronto: 6,5% (6,5)
Hamilton: 6,2% (5,9)
Kitchener: 5,1% (5,2)
London: 6,5% (6,8)
Oshawa: 6,4% (6,3)
St. Catharines-Niagara: 6,2% (6,3)

Hausse du salaire minimum

Depuis le 1er avril, c’est en Ontario que le salaire minimum est le plus élevé au pays. La hausse est de 75 cents, ce qui le porte à 8,75 $ l’heure. Le gouvernement ontarien a promis d’augmenter le salaire de base à 10,25 $ d’ici 2010. Plus de 1,5 million de Canadiens, en majorité des femmes et des jeunes, travaillent au salaire minimum.

Rendement modeste

La Caisse de retraite des enseignants de l’Ontario Teachers a enregistré un rendement de 4,5% en 2007, ce qui est plus bas que le rendement de la Caisse de dépôt et placement du Québec (5,6%).

Teachers affirme être arrivé à maturité avec de plus en plus de prestations à verser aux nouveaux retraités. Et, par conséquent, elle doit prendre moins de risques, ce qui se traduit par des possibilités de rendement moins élevées sur le marché.

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Bombardier va bien

Les difficultés rencontrées par des avions Q400 en Scandinavie n’affectent pas les ventes de Bombardier Aéronautique, excellente nouvelle pour les travailleurs de l’entreprise à l’usine Downsview de Toronto. À son quatrième trimestre, Bombardier inc. a annoncé un profit de 218 millions de dollars américains, tout près du double des bénéfices de la même période lors de l’exercice précédent.

Bombardier profite également du regain de popularité de ses avions régionaux: 238 appareils figurent au carnet de commande, contre 87 l’an dernier.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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