Quatre cents ans de présence francophone en Ontario, et une journée pour en parler. Le grand colloque de la Semaine de la francophonie a pris place au cœur de l’Université de Toronto en présence de plusieurs conférenciers, croisant les lieux de provenances et les disciplines. Un jour pour se retourner sur son histoire et regarder lucidement son présent.
«Un bilingue n’est pas quelqu’un qui est deux fois monolingue, il est une nouvelle identité.» Quelques jours avant la tenue de ce grand colloque, Laurent Gajo, professeur à l’Université de Genève, annonçait la couleur: il consistera en une réflexion identitaire sur la communauté francophone de la région, une analyse de son histoire, bien sûr mais aussi de son présent pour mieux préparer l’avenir.
Au Hart House, les conférenciers se sont succédés, venus de tous les horizons de l’Ontario et même de Suisse dans le cas de Laurent Gajo. La francophonie s’étudie le temps d’une journée, et le français se parle pour mieux s’entendre.
Après tout, dans un pays bilingue et une région si multiculturelle, comment se comporte-t-il? Comment vit-il, comment a-t-il grandi, comment s’est-il construit? Et finalement, aujourd’hui plus diverse que jamais avec la mondialisation et ces nouvelles vagues d’immigration qui le portent vers des destinations toujours plus lointaines, où va-t-il?
«L’identité francophone change et évolue constamment, s’adapte, explique Yves Frenette, spécialiste de l’histoire de la francophonie nord-américaine et directeur du Centre de recherche en civilisation canadienne-française. Elle est vécue au quotidien, mais aussi pensée politiquement par les élites».