Un Show Triste à pleurer de rire

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Publié 11/03/2008 par Ulysse Gry

Une autruche, un biniou, une danseuse, un ver et un dessinateur de bandes dessinées. Ces éléments qui n’ont a priori rien à voir, s’accordent dans le spectacle de danse consciemment déjanté Le Show Triste de Catherine Tardif. Proposée par Dancemakers Presents, une chorégraphie québécoise explosive à l’arrière-goût mélancolique.

Déconstruire pour mettre à nu, virevolter d’inconscience et faire jaillir le réel. Chorégraphe et danseuse depuis plus de 25 ans, Catherine Tardif parie sur l’imprévu et le spontané pour explorer le socle de nos sentiments communs.

La technique est pourtant simple et audacieuse: prendre les meilleurs danseurs, les très bons Annebruce Falconer, Sophie Corriveau, Peter James, Marc Boivin et Guy Trifiro, lancer les thèmes les plus aléatoires et laisser libre cours à leur imagination scénique.

Choisir ensuite cinquante improvisations parmi les quelque trois cents obtenues, et les assembler dans un tout fantasque et débridé, sur une musique de Michel F. Côté aux doux accents nostalgiques.

Le résultat, exempt de toute linéarité, est inaccessible à la compréhension de l’esprit mais sensible aux pulsations du cœur. Car ce sont au final les sentiments et leurs souvenirs qui sont les vrais acteurs de ce balai fou, surgissant sans bruit derrière les apparats loufoques de la composition scénique.

Après s’être inspirée dans ses précédents spectacles des ambiances du Western (Un show Western) et du heavy-métal (Trio Méta), Catherine Tardif joue cette fois-ci la carte hasardeuse de l’imagination libre et fait confiance à l’expérience de ses danseurs pour la matérialiser.

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Le spectateur ne pleure pas devant ce Show Triste, mais reste constamment en éveil, interloqué par ce qu’il voit et intrigué par ce qu’il ressent. C’est en tout cas l’objectif affiché du spectacle, explorer le langage chorégraphique de l’émotion pour faire sentir les éléments communs de notre mémoire collective.

Pas toujours facile d’accès, le procédé a le mérite de faire réagir. La chorégraphe semble ainsi vouloir chatouiller la curiosité de ses spectateurs à coup de situations et danses burlesques, pour qu’ils créent eux-mêmes leur propre interprétation du thème.

Avec ce spectacle, Dancemakers Presents concrétise son objectif, (dé)livrer «des approches créatives d’artistes qui travaillent aux frontières des formes traditionnelles, pour apporter des idées puissantes qui approfondissent nos expériences vers des chemins inattendus».

Le Show Triste est à découvrir au Dancemakers’ Centre for Creation, au 55 Mill St., bâtiment 58, les 13, 14 et 15 mars à 20h.

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