On en est gâté sur Internet. Mais je viens d’y découvrir un texte inventé de toutes pièces, et qui ne s’en cache pas, à la manière de Roland Bacri, ou encore de cet autre grand joueur de mots, le Canadien Sol.
Voici ce petit chef d’oeuvre, avec la permission de deux charmantes montréalaises qui, comme moi, aiment passionnément le bon vin, même si elles n’ont peut-être pas goûté non plus tous les grands crus mentionnés dans leur jeu de calembours par approximation phonique:
Au bal des Nuits Saint-Georges, j’ai rencontré la petite Juliénas, une fille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée et, sous sa robe Bourgueil, un grand cru classé, avec des arômes de cassis et de fraises des bois.
On a dansé, Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode. Plus tard, lorsque je lui ai proposé de l’emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage!
Le temps d’aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est monté dans ma Banyuls et on a roulé à travers Champagne et Champigny, jusqu’à ne plus Saumur où on était! On s’est baladé Entre-deux-Mers. On est allés à Vaqueras, les pieds dans l’eau Clairette, on s’est Pouilly-Fuissé dans les dunes et, comme la Mercury montait et qu’on commençait à avoir les Côtes-Rôties, on a décidé de rentrer.